Analyse et Stratégie : Meeschaert conseille des achats progressifs

Après un rebond de près de 20% par rapport aux plus bas de la semaine dernière, Guillaume Garabedian, responsable de la gestion conseillée de Meeschaert Gestion Privée, se demande si la reprise en cours est pérenne.

Ce mouvement s’explique par la réaction massive des gouvernements des principaux pays développés : un plan de relance de 2.000 milliards de dollars aux Etats-Unis, 300 milliards d’euros de prêts aux entreprises en difficulté en France et plus de 800 milliards en Allemagne. Les banques centrales, fortes de l’expérience de 2008, ont aussi déployé un arsenal de mesures colossal. Enfin, après une baisse aussi brutale et rapide, une reprise technique était normale.

« Certes, une récession sera inévitable à court terme, mais les cours la reflètent déjà. Si la situation sanitaire s’améliore, une vie plus normale reprendra, les entreprises recommenceront à créer de la valeur et les valorisations pourraient alors sembler excessivement basses. En effet, le marché valorisait le Cac 40 à plus de 6.000 points il y a moins de deux mois et, depuis, les facteurs de soutien décrits ci-dessus ont émergé pour compenser l’impact négatif de la crise. Par ailleurs, la baisse spectaculaire des cours du pétrole pourrait agir comme un autre facteur de reprise lorsque l’activité redémarrera. Un retour à des cours significativement plus élevés qu’à l’heure actuelle semble dès lors tout à fait possible, dans un scénario de sortie de crise sanitaire qui ne tarderait pas trop à intervenir. »

Une nervosité qui va rester élevée à court terme

Toutefois, il existe des risques de rechute des marchés, car l’absence de mesures strictes de confinement aux Etats-Unis fait planer un sérieux doute sur la date de la reprise outre-Atlantique d’une activité normale. « La nervosité des marchés ne peut que rester élevée face à cette incertitude. Toute nouvelle qui amènerait à penser que l’impact sanitaire sera plus marqué, et surtout plus long que déjà anticipé par le marché, pourra engendrer une rechute des marchés à court terme. Cependant, nous pensons que les points bas déjà constatés constitueront désormais un probable niveau de rebond. Il faudrait vraiment un emballement spectaculaire de l’épidémie, sans réaction des autorités, pour justifier d’enfoncer significativement et durablement ces niveaux. »

En conclusion, Guillaume Garabedian préconise une stratégie d’achats progressifs qui optimise le couple rendement/risque d’un portefeuille. « Nous restons convaincus que la faiblesse actuelle des cours constitue une opportunité rare de prendre des positions. »

L’avis d’Investir

Nous pensons également que les cours actuels sont très attrayants dans une optique à moyen terme. Mais, à court terme, tout est possible, car les Etats-Unis deviendront après l’Europe le principal foyer épidémique. Or, il s’agit de l’économie dominante et une langueur persistante, aggravée par les graves déficiences du système de santé outre-Atlantique, entraînerait forcément une rechute de Wall Street. Nous pensons cependant comme Guillaume Garabedian que les points bas de la semaine dernière ne devraient pas être franchement cassés, car ils correspondent presque en Europe au niveau des fonds propres des grandes entreprises. A 3.500 points sur le Cac 40, le ratio valorisation/actif net ne serait que de 1. Il s’agit d’un niveau plancher. En résumé, nous conseillons aussi des renforcements progressifs : une première salve avec un Cac 40 en dessous de 4.000 points et une seconde à l’approche des 3.500 points.


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