Analyse et Stratégie : Pour un cabinet d'analystes, les risques vont grandissant sur les actions

Warning… Pour le cabinet Aurel BGC, il faut peut-être s’attendre désormais à des temps plus difficiles. Les indices boursiers sont en effet restés très solides face aux risques et à l’incertitude sur les perspectives économiques mondiales depuis le début de l’année. Dès lors, les investisseurs sont restés largement investis dans la « classe actions », et notamment dans les indices américains.

Toutefois, depuis quelques semaines plusieurs facteurs pourraient fragiliser ces actifs, estime Aurel BGC : « le secteur technologique pourrait perdre son image de ‘secteur refuge’, l’incertitude sur la croissance américaine pourraient augmenter et la volatilité sur le marché des changes pourrait fragiliser le marché actions. La perception du ‘risque actions’ pourrait [ainsi] augmenter ces prochains mois… »

Il est vrai que le moteur des « techs » américains a été crucial au cours des derniers mois. En témoigne l’envolée de près de 20% d’Apple au mois d’août, voire d’Amazon (+13%) qui a au passage rejoint l’espace d’un moment la marqué à la pomme dans le club très restreint des sociétés ayant dépassé le seuil des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Microsoft a, lui, grimpé de plus de 13% en deux mois.

La guerre commerciale ne sera pas sans conséquences sur les techs

Selon des données de Datastream, la performance de l’indice monde depuis le début de l’année est 1,1 point inférieure dans le secteur des technologiques et des médias. Et sur les indices américains, l’écart est encore plus marqué, de 1,6 point.

Le mois de septembre n’est jamais bon en Bourse

Mais, pour Aurel BGC, « depuis quelques semaines, l’image de ce secteur s’est assombrie. Comme l’a confirmé la lettre d’Apple à l’administration Trump, le secteur technologique est en première ligne face à un risque de d’instauration de droits de douane sur un plus grand nombre de produits fabriqués en Chine. La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ne sera pas sans conséquence sur ce secteur. Seconde source de stress, la croissance du secteur des semi-conducteurs pourrait avoir atteint un point haut au premier semestre cette année. La demande ralentirait aux troisième et quatrième trimestres. »

L’autre élément stabilisateur des marchés réside bien entendu dans la solidité de la croissance de l’économie américaine. « Par son poids dans le PIB mondial et son impact sur le commerce mondial, [elle] rassure les investisseurs. La mise en place de la réforme fiscale américaine a éliminé les scénarios les plus négatifs et a offert aux investisseurs une plus grande ‘visibilité’ sur les perspectives de croissance de la première économie du monde. »

Le risque de récession/fin de cycle en nette hausse

Mais tout cela va changer progressivement, estime le cabinet : « primo, l’impact de cette réforme fiscale sur la croissance va s’atténuer et l’incertitude sur le scénario 2019 devient plus importante ; secundo, l’économie américaine montre des signes de ‘surchauffe’, qui impliquent que la banque centrale pourrait être amenée à chercher à peser sur la croissance. Le risque de récession/fin de cycle serait ainsi en nette hausse. Les investisseurs restent très sensibles aux indicateurs concernant l’évolution des salaires et de l’inflation. »

Dernière inquiétude, celle liée aux taux de change : « L’appréciation du dollar était un élément de stabilité il y a quelques mois (…) Mais elle est désormais perçue comme un indicateur d’aversion au risque et de sortie des capitaux des économies émergentes. La Bourse européenne ne profite plus d’un euro faible. Enfin, l’appréciation du dollar pourrait inciter M. Trump à relever de manière plus agressive ses droits de douane. Le dollar n’est plus forcément l’ami des indices boursiers. »


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