Analyse et Stratégie : Un cabinet d'analystes s'adonne au chamboule-tout !

C’est assez rare, dans sa livraison du mois d’août, le cabinet d’analystes Portzamparc a totalement revu sa liste de valeurs favorites, sa traditionnelle « short list ». Cinq sorties donc, et logiquement cinq entrées. Toutes ne sont pas inconnues, certaines valeurs ayant déjà fait partie des favorites du cabinet. C’est le cas de Bénéteau, de High Co et de Le Noble Age. S’y ajoutent également Infotel et Claranova. Des titres qui remplacent Albioma, Bastide, bioMérieux, MGI Coutier et SQLI.

Bénéteau : « Transform to perform »

Pour le cabinet nantais, le plan du fabricant de bateaux est « bien cadré », avec une croissance de 30% du chiffre d’affaires à l’horizon de 2020, grâce, notamment, à une surperformance attendue dans le catamaran et les grandes unités moteurs. La marge opérationnelle courante s’établirait entre 8 et 8,5%, contre 4% en 2016. Une nouvelle équipe dirigeante a été mise en place pour atteindre ces objectifs. Des perspectives qui ne sont pas encore intégrées dans le cours de Bourse.

L’objectif de cours est fixé à 17 euros.

Claranova : « La croissance peut encore accélérer ! »

Une valeur totalement inconnue des boursiers en première approche, mais il s’agit en fait de la nouvelle dénomination d’Avanquest, ou encore ex-BVRP Software. Il faut dire que deux tiers des activités du groupe actuel n’existaient pas il y a trois ans. La principale est constituée de PlanetArt, spécialisée dans l’impression de photos sur mobile et qui constitue les deux tiers de l’ensemble.

Chez Portzamparc, on estime que, malgré la hausse du titre, il y a encore des catalyseurs dans ce dossier. Le groupe est maintenant restructuré, assaini, renommé, la croissance a dépassé les 30% sur les neuf premiers mois de 2016-2017, enfin le succès est au rendez-vous pour les offres Mobile To Print et Photobook. Si la rentabilité a été prouvée au premier semestre, il existe encore des leviers grâce à l’effet taille, une poursuite du développement d’ArtPlanet dans d’autres pays, non encore couverts par la société. Une levée de fonds pourrait cependant être envisageable pour accompagner l’accélération de l’activité.

Objectif de cours : 0,50 euro.

High Co : « Une sanction boursière excessive »

Certes, la croissance est décevante cette année, avec une prévision abaissée de « plus de 4% » à « plus de 1% » seulement, mais l’effet de base est défavorable, avec une hausse de 12,6% en données pro forma en 2016. Le ralentissement est également lié à des difficultés temporaires sur les solutions de micro-paiement. En revanche, le groupe de marketing continue de viser à minima sur une nouvelle hausse de 50points de base de sa marge opérationnelle et la valorisation est maintenant devenue attractive avec des ratios de valeur d’entreprise de 8,3 fois 2017 et 7,5 fois 2018.

Objectif de cours : 7,50 euros.

Infotel : « Un point d’entrée »

C’est un titre « premium » qui déçoit rarement, indique le cabinet, avec 10,1% de croissance organique moyenne de cette SSII sur trois ans, une croissance de 12,6% du profit opérationnel et de 13% en net. Le chiffre d’affaires a progressé de 8,3% au premier semestre malgré un effet calendaire négatif pour l’ensemble de la profession. Les prochains trimestres devraient rester bien orientés, grâce notamment à de nouveaux recrutements (+19% sur ces six premiers mois), avec des hausses de salaires « en ligne » avec les attentes de la direction. L’action fait un peu moins bien que le Cac Small en 2017.

Objectif de cours : 52,80 euros.

Le Noble Age : « Une sanction boursière excessive »

Dernier titre de la sélection, cet exploitant de maisons de retraite a connu un « parcours boursier explosif » ces derniers mois, passant de 36 euros début janvier à 68 euros au mois de juin. « Depuis le mois de juillet, le titre a sévèrement corrigé, sans catalyseur propre. Nous pensons qu’il s’agit désormais d’un bon point d’entrée sur un titre dont la visibilité de la croissance et la qualité des résultats en font une valeur défensive de croissance. » Le chiffre d’affaires du premier semestre s’est révélé de qualité, le ratio d’endettement a été ramené à 0,37 fois pour un covenant à 1,25 fois. Le groupe dispose de 100 millions de trésorerie et pourrait passer en mode « acquisition ». La valorisation est certes exigeante, avec des PER 2017 et 2018 de 22,6 et 20,1 fois, mais jugée en lien avec la qualité du dossier.

Objectif de cours : 60 euros.

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