Et si Necotrans était repris par… Necotrans!

Ils veulent sauver leur entreprise à la dérive. Selon nos informations, plusieurs managers actuels et d’ex cadres du logisticien français Necotrans (830 millions d’euros de chiffre d’affaires) ont déposé lundi 31 juillet une offre de reprise du groupe, placé en redressement judiciaire partiel le 29 juin. Cette offre, que l’administrateur judiciaire en charge du dossier a accepté de prendre en compte – la date butoire avait été fixée au 17 juillet – cible les actifs du groupe au Cameroun, en Angola ou à Singapour. D’un montant de 2,3 millions d’euros, elle contient aussi des engagements pour sauvegarder au moins 90% des 4.500 emplois du groupe – 220 en France.

Cette offre, portée par Julian Simoni, va toutefois affronter une concurrence féroce. Selon les informations publiées par Challenges le 22 juillet, une quinzaine d’acteurs ont fait parvenir des offres à l’administrateur judiciaire. Parmi elles, celle de l’actionnaire majoritaire du chantier naval CMN, Iskandar Safa. Via sa société Privinvest Holding, l’homme d’affaires libanais a formulé une offre de deux millions d’euros pour acquérir les activités de logistique pétrolière de Necotrans. La partie minière du groupe est quant à elle convoitée par une figure du business corse en Afrique, Pascal Beveraggi. Le groupe Bolloré s’est également positionné, timidement, en offrant 600.000 euros pour récupérer le fonds de commerce exploité par Necotrans France et la société Transisud, spécialisée dans la commission de transport. 

Parmi les autres repreneurs potentiels on retrouve le logisticien suisse TLC, le Français Navitrans, ou encore deux gros opérateurs de terminaux portuaires: SEA-invest, qui offre six millions d’euros pour les activités de Necotrans au Sénégal et Nectar Group qui propose trois millions d’euros pour la partie togolaise et congolaise du groupe. L’Alsacien Heppner, qui entend se développer en Afrique, s’est aussi manifesté, de même que le marocain Premium qui a transmis une offre ciblant les équipements du logisticien français. Le verdict est attendu le 17 août avec la décision du tribunal de commerce de Paris.

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