Bank of America affiche une baisse du bénéfice au deuxième trimestre

Bank of America (BofA) a affiché lundi une baisse du bénéfice au deuxième trimestre, touché par une chute des revenus de sa banque d’investissement, l’activité n’enregistrant qu’une fraction des niveaux records atteints l’an dernier.

Les banquiers d’affaires à Wall Street ont vu les volumes de transactions record de l’année dernière s’effondrer au cours du premier semestre 2022, dans un contexte de volatilité sur les marchés, de tensions géopolitiques et d’un sentiment de perte de risque qui a emporté les marchés mondiaux.

Le bénéfice attribuable aux actionnaires de la Bank of America a reculé à 5,93 milliards de dollars (5,86 milliards d’euros), soit 73 cents par action, pour le trimestre clos le 30 juin, contre 8,96 milliards de dollars, soit 1,03 dollar par action, un an plus tôt.

Face à la chute des cotations boursières et au ralentissement des fusions et acquisitions, les commissions de l’activité banque d’investissement de Bank of America ont plongé de 47% pour atteindre 1,1 milliard de dollars au cours du trimestre.

Ses revenus, nets des intérêts débiteurs, ont augmenté de 6% pour atteindre 22,7 milliards de dollars au cours de la même période.

La Réserve fédérale américaine a rapidement relevé ses taux d’intérêt afin de juguler une inflation record. Si le risque de récession persiste, cette mesure se traduit pour le moment par une augmentation des bénéfices des banques, qui profitent habituellement des taux d’intérêt élevés.

Le revenu net d’intérêts de Bank of America, qui mesure la différence entre les intérêts perçus sur les prêts et le montant versé sur les dépôts, a bondi de 22%, soit 2,2 milliards de dollars, pour atteindre 12,4 milliards de dollars.

En raison de la composition de son bilan, le groupe est le plus sensible que les grandes banques américaines aux variations des taux d’intérêt.

« Nos clients particuliers américains sont restés résistants avec des soldes de dépôts et des niveaux de dépenses toujours élevés », a déclaré son directeur général Brian Moynihan.

La résistance des consommateurs américains est cependant mise à l’épreuve par l’inflation, qui a atteint des niveaux inédits depuis quatre décennies, mais les tendances en matière de dépenses se maintiennent largement, ce qui renforce les bénéfices de la banque.

L’évolution des dépenses est un indicateur clé de la santé financière des consommateurs et est étroitement liée aux performances de son activité de banque de détail, dont les revenus ont augmenté de 12% pour atteindre 9,1 milliards de dollars au deuxième trimestre.

Les dépenses cumulées de la banque en cartes de crédit et de débit ont bondi à 220,5 milliards de dollars, soit une hausse de 11% par rapport au trimestre précédent et de 10% sur un an.

Le groupe a enregistré des dépôts moyens de plus de 1.000 milliards de dollars, soit une hausse de 10% par rapport à l’année précédente.

L’attitude énergique de la Fed à l’égard de la réduction de l’inflation place toutefois les prévisions relatives aux crédits dans une impasse, car l’augmentation rapide des coûts d’emprunt risque de nuire à la demande.

Bank of America, la deuxième banque américaine par les actifs, a libéré 48 millions de dollars de réserves au cours du trimestre, contre 2,2 milliards de dollars un an plus tôt, laissant ses provisions totales pour pertes sur prêts à 500 millions de dollars.

La banque se démarque de ses concurrents JPMorgan Chase & Co et Wells Fargo & Co, qui ont augmenté leurs provisions pour pertes de 428 millions de dollars et 235 millions de dollars, respectivement, au cours du trimestre.

Le titre Bank of America, qui a chuté de près de 28% depuis le début de l’année, restait stable dans les échanges en avant-Bourse. (Reportage Manya Saini et Niket Nishant à Bangalore, Elizabeth Dilts Marshall à New York; version française Dagmarah Mackos, édité par Kate Entringer)