BCE : vaste programme de rachat d’actifs d’ici fin 2016 …. selon la presse US

Les choses  se précisent … Alors que nous laissions entendre il y a quelques jours,  que, selon la plupart des spécialistes,  la Banque centrale européenne (BCE)devrait annoncer jeudi un rachat  massif de dettes publiques, la presse américaine a laissé entendre mercredi que le directoire de la Banque centrale européenne (BCE) est favorable à la mise en oeuvre d’un programme de rachats massifs d’actifs. Montant estimé : 50 milliards d’euros par mois jusqu’à fin 2016. Objectif affiché : tenter d’obtenir une relance des prix et de l’économie mondiale.

C’est en tout cas ce qu’affirme l’agence US Bloomberg, citant deux sources bancaires de haut rang. La presse US semble donc être à la pointe de l’information en ce qui concerne la stratégie bancaire européenne …

Selon Bloomberg, cette proposition devrait être au centre des discussions des gouverneurs de la BCE lors d’un dîner les réunissant mercredi soir, leur réunion de politique monétaire de jeudi devant être très certainement l’occasion de traiter du sujet de manière plus formelle. 

Notons au passage que le cas échéant, l’opération qui verrait le jour reviendrait à injecter plus de 1000 milliards d’euros d’argent frais dans le circuit financier en moins de deux ans.

Toujours selon les sources bancaires chères à Bloomberg, le choix de type de rachats n’est pas encore déterminé, et devra être le résultat de discussions qui pourraient s’avérer ardues. Elles tablent néanmoins d’ores et déjà sur un démarrage du programme au plus tôt le 1er mars prochain. 

A l’heure qu’il est, un porte-parole de la BCE, sollicité par les agences de presse, n’a pas souhaité commenter ces informations. 

Alors que la France et le monde occidental se remettent à peine de l’attentat perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo, la plupart des spécialistes estimaient d’ores et déjà ce week-end que la Banque centrale européenne (BCE)devrait annoncer jeudi un rachat massif de dette publique. Selon eux, l’abandon la semaine dernière par la Banque nationale suisse (BNS) de son taux plancher de 1,20 franc pour un euro est un signe qui ne trompe pas. 

Ils estiment en effet que toutes les conditions semblent réunies pour que la BCE  choisisse une stratégie qualifiée par certains de « dernière cartouche » pour tenter d’enrayer la déflation actuelle. Précisons à cet égard qu’en décembre 2014, l’inflation dans la zone euro est passée en territoire négatif (-0,2%), chose qui ne s’était plus vue depuis 2009. 

Si la chute du prix du baril est l’un des principaux facteurs de cette baisse des prix, l’inflation calculée hors alimentation et énergie, d’une valeur de 0,7% en décembre dernier se révèle être d’une faiblesse inquiétante face aux objectifs de la BCE d’une hausse des prix légèrement inférieure à 2%. 

« Il ne fait pas de doutes que la BCE ouvrira jeudi prochain un nouveau chapitre, risqué », assurent ainsi les économistes de Commerzbank. Leurs confrères d’ING leur emboîtant le pas en indiquant quant à eux : « il sera très difficile, voire impossible, pour la BCE de ne pas annoncer un QE » lors de sa prochaine réunion de politique monétaire. 

Rappelons à cet égard que l’acronyme anglo-saxon « QE » – pour assouplissement quantitatif – désigne un programme de rachats d’actifs de grande ampleur, portant notamment sur de la dette publique. Précisons encore que la Banque du Japon, et la Fed américaine ont d’ores déjà pratiqué l’exercice récemment. 

L’institution s’est parallèlement engagée à prêter massivement et à conditions très avantageuses aux banques. Buts affichés : tenter de doper grâce aux fonds ainsi injectés. Il n’en demeure pas moins que cette stratégie passe par le rachat de certains actifs financiers. Sans qu’on ne sache au final à qui profite le « crime » …. 

Hasard de calendrier ? La justice européenne a ouvert la voie cette semaine à un nouvel assouplissement monétaire via un avis favorable rendu à Luxembourg sur le programme de rachat de dette OMT, procédure jamais encore utilisée à l’heure actuelle. Une décision qui a d’ores et déjà fait réagir les responsables des Banques centrales, le chef de la Bundesbank allemande Jens Weidmann s’y montrant peu favorable. 

Mario Draghi – président de la BCE et néanmoins ancien de la sulfureuse banque US Goldman Sachs – a lui-même réagi en affirmant dans un entretien paru la semaine dernière : « ce n’est pas comme si nos possibilités étaient infinies ».

Elisabeth Studer – 21 janvier 2015 – www.leblogfinance.com  


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