“Le président a souligné auprès du président Powell au cours de la réunion ce qu’il a constamment souligné y compris aujourd’hui: qu’il respecte l’indépendance de la Réserve fédérale”, a déclaré Brian Deese, principal conseiller économique de Joe Biden, à l’issue de cet entretien qu’il a qualifié de “très constructif”.
Brian Deese a aussi évoqué la “transition” à laquelle se prépare l’économie américaine alors que la Fed a entrepris de relever ses taux d’intérêt à un niveau jugé plus normal afin de contraindre la demande et d’alléger les pressions sur les prix, ce qui risque de contribuer à freiner la croissance.
“Nous avons couru la première partie de la course à une allure très rapide qui nous a placés dans une position de force par rapport à nos homologues mais c’est un marathon et nous devons basculer vers une croissance stable et résistante”, a dit le directeur Conseil économique national de la Maison blanche. “Nous pouvons de fait affronter l’inflation sans avoir à sacrifier (..) tous ces gains (sur le marché du travail).”
Cet entretien, le premier entre les deux hommes depuis la confirmation par le Sénat de Jerome Powell pour un second mandat à la tête de la banque centrale américaine, intervient alors que la hausse des prix du carburant, des produits alimentaires et des biens de grande consommation a porté l’inflation à un pic de 40 ans aux Etats-Unis.
Dans une brève intervention avant le début de cette rencontre, Joe Biden a déclaré qu’il s’agissait pour lui de “discuter de (sa) première priorité et c’est s’attaquer à l’inflation”.
Son engagement à ne pas tenter d’influencer la Fed contraste toutefois avec l’attitude interventionniste de son prédécesseur Donald Trump, qui reprochait régulièrement en public à Jerome Powell les décisions de la Réserve fédérale, allant même jusqu’à menacer de le limoger.
La Fed, qui a relevé au total depuis le début de l’année ses taux d’intérêt de 0,75 point de pourcentage, a laissé entendre que deux hausses d’un demi-point étaient envisagées en juin et juillet pour faire baisser l’inflation.
Certains économistes estiment toutefois que la Fed a trop tardé, face à une inflation galopante, pour mettre fin à sa politique ultra-accommodante.