Bruno Le Maire bloque la vente de Segault et Velan à Flowserve

Le suspense qui durait depuis plusieurs mois a finalement pris fin. Bruno Le Maire a choisi de refuser l’acquisition des sociétés Segault et Velan SAS, spécialisées dans la robinetterie nucléaire, par la société américaine Flowserve. Cette décision était très attendue et délicate en raison des secteurs stratégiques impliqués dans cette vente. Flowserve, une entreprise spécialisée dans l’industrie des pompes, a rapidement communiqué cette nuit, avant même l’officialisation de la décision de Bercy, qu’elle abandonnait ses négociations avec Velan. Flowserve a précisé que la conclusion des opérations prévues par l’accord était soumise à l’obtention d’approbations réglementaires, dont une venant de la France.

Flowserve a déclaré avoir proposé “un ensemble de mesures correctives et d’engagements aux autorités françaises”. Cependant, “les autorités françaises ont informé les parties qu’elles ne donneraient pas l’approbation réglementaire requise pour la vente à Flowserve en dépit des mesures correctives et engagements proposés”. Par conséquent, l’entreprise américaine a informé Velan de son intention de résilier “la Convention d’arrangement après la date butoir”.

Pour être clair, Bercy a rejeté l’acquisition par Flowserve des filiales françaises de Velan, Segault et Velan SAS, et en raison de cette décision de la France, Flowserve met fin aux négociations visant à acquérir l’ensemble du groupe Velan. Selon des sources internes à Bercy, cela suggère que l’entreprise américaine était particulièrement intéressée par les filiales françaises du groupe.

Du côté du cabinet de Bruno Le Maire, on explique que Segault et Velan SAS produisent des produits “peu substituables” et que malgré des discussions “qualitatives et informatives” avec Flowserve, les engagements de la société américaine ne permettaient pas de garantir certains engagements sur des produits “stratégiques”. Cette enquête a duré plusieurs mois car elle portait sur la sensibilité des activités de robinetterie industrielle, qui concernent aussi bien les sous-marins que les centrales nucléaires françaises, et Bercy souhaitait comprendre les engagements auxquels Flowserve pouvait souscrire pour chaque produit “stratégique”. Après analyse, Bercy et le Trésor ont conclu que les engagements de Flowserve n’étaient pas suffisants pour réduire les risques liés à cette acquisition.

Ce dossier avait suscité l’intérêt du monde politique. Le ministère des Armées et la DGA, consultés par Bercy, avaient clairement exprimé leur opposition à l’acquisition de Segault – qui travaille notamment sur la fourniture d’équipements de pointe pour les sous-marins français – par des Américains. Plusieurs sénateurs et députés avaient interpellé Bercy à ce sujet, et l’ancien ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, s’était même porté candidat pour le rachat de Segault. La date limite pour conclure cette transaction avait été fixée au 7 octobre et avait déjà été reportée à deux reprises.

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