CAC 40 : retour sur les publications semestrielles les plus marquantes

Le coup d’envoi de la publication des comptes semestriels des entreprises composant le CAC 40 a pris fin vendredi, et le bilan traduit un mouvement de repli notable. En moyenne, le cours des actions de l’indice phare de la Bourse de Paris s’est contracté de 2,3 % à la suite de la diffusion des chiffres de mi-année, témoignant d’une saison où la plupart des acteurs n’ont pas surpris positivement les investisseurs.

Pour chaque société, la variation de l’action a été relevée lors de la séance suivant la publication : le jour même pour les communiqués diffusés en matinée, le lendemain pour ceux tombant après la clôture. Trois cas ont fait exception à cette règle, où l’annonce préalable de données clés a d’ores et déjà déclenché la dépréciation ou la hausse du titre : Renault et Stellantis, qui avaient émis des alertes sur résultats respectivement les 15 et 21 juillet, ainsi que Legrand, qui avait publié le 17 juillet des indicateurs de revenus supérieurs aux attentes et ajusté à la hausse son objectif de croissance pour 2025. Dans ces situations, c’est la séance suivant l’alerte qui a servi de référence.

Une majorité de titres sanctionnés

Sur les 39 entreprises concernées (Pernod Ricard communiquera fin août ses comptes annuels décalés), seules 15 affichent une hausse post-publication. Vingt-trois se sont replongées en territoire négatif, tandis qu’Eurofins affiche un statu quo (variation nulle).

Le dernier semestre 2024 avait vu un recul moyen des cours limité à -0,04 %, et la saison des résultats annuels de 2024 s’était conclue sur une progression moyenne de +0,8 %. Le contraste est saisissant cette année, avec un indice global à -2,3 %.

La faiblesse du dollar face à l’euro a pesé sur les bénéfices affichés par bon nombre de groupes exportateurs. Bank of America relève que moins de la moitié des titres du Stoxx Europe 600 ont dépassé les attentes en matière de bénéfice par action, attribuant cette sous-performance aux effets de change défavorables. Par ailleurs, l’accord commercial trouvé entre l’Union européenne et les États-Unis dimanche dernier n’a pas dissipé toutes les inquiétudes : si le risque d’escalade des droits de douane s’en trouve réduit, les concessions accordées aux entreprises européennes paraissent limitées aux yeux d’analystes tels que Deutsche Bank et UBS, qui jugent le texte peu ambitieux en matière de conditions d’exportation.

Plusieurs groupes n’ont pas évité les sanctions boursières, même après avoir présenté des indicateurs robustes :

  • Hermès s’est replié de 4,5 % après avoir annoncé une croissance de chiffre d’affaires de 9 % au deuxième trimestre, jugée insuffisante face aux attentes élevées des investisseurs.

  • Publicis a perdu 6,7 % sans annoncer de dérapage opérationnel, la modération de ses prévisions 2025 et les commentaires sur les enjeux de Sapient et les bouleversements sectoriels ayant déclenché des prises de bénéfices.

  • Axa a vu son titre chuter de 7,9 % suite à des résultats conformes aux anticipations, dans un contexte où l’absence de surprise positive a suffi à justifier un arbitrage.

Le palmarès des meilleures progressions

  1. Legrand (+8,96 %) – Le constructeur d’équipements électriques a rehaussé ses perspectives de croissance grâce à une demande soutenue pour ses installations de data centers, profitant de l’essor de l’intelligence artificielle.

  2. Danone (+7,35 %) – Des performances solides en Chine et dans la division nutrition spécialisée (laits infantiles) lui valent l’appréciation de la Royal Bank of Canada, qui qualifie les résultats de « roche solide ».

  3. EssilorLuxottica (+6,9 %) – Réponse conforme aux attentes pour le semestre, accompagnée de prévisions optimistes pour la seconde moitié de l’année et du lancement de la nouvelle gamme Stellest 2.0 pour la correction de la myopie infantile.

  4. Société Générale (+6,9 %) – Résultat net en nette hausse par rapport aux estimations, objectifs révisés à la hausse et annonce d’un programme de rachat d’actions d’un milliard d’euros.

  5. Carrefour (+5,5 %) – Retour à la croissance organique en France au deuxième trimestre et résultat opérationnel courant supérieur aux anticipations.

Les plus fortes baisses du semestre

  • Teleperformance (-20,7 %) : croissance des revenus inférieure aux attentes et ajustement de l’objectif de progression pour 2025.

  • Renault (-18,5 %) : avertissement sur résultats et perspective de rentabilité jugée décevante, déclenchant la pire séance depuis mars 2020.

  • STMicroelectronics (-16,6 %) : révision à la baisse des marges brutes attendues pour le troisième trimestre, alors que beaucoup misaient sur un effet catalyseur des comptes.

  • Accor (-9,6 %) : revenus et perspectives jugés trop prudents par le marché.

  • Saint-Gobain (-9,3 %) : recul des volumes trimestriels par rapport aux trois premiers mois de l’année.

  • Dassault Systèmes (-8,4 %) : anticipation d’un flux de trésorerie stable en 2025, en deçà des attentes.

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