Une forme de fraude immobilière gagne en ampleur à l’approche de la haute saison touristique : des logements sont proposés à la location sans que les véritables propriétaires en aient donné l’autorisation. Dans une enquête diffusée récemment sur TF1, une habitante des Côtes-d’Armor, Nathalie, a découvert sa maison listée sur 97 sites de réservation. Cette multiplication d’annonces trompeuses met en lumière l’ingéniosité des escrocs et les risques encourus par les vacanciers.
En quelques jours, plus d’une centaine de plateformes ont hébergé de fausses offres pour le gîte de Nathalie. Les arnaqueurs peuvent dupliquer des annonces légitimes, y intégrer des photos générées par intelligence artificielle ou détourner celles des propriétaires, avant d’en modifier les tarifs et les modalités de paiement. Dans le reportage, l’escroc opère sous le nom de « David », un pseudonyme qui reste introuvable pour les forces de l’ordre. Malgré le dépôt de deux plaintes auprès de la gendarmerie, la traque s’avère particulièrement délicate.
Selon Thomas, responsable du contrôle des annonces sur le site PAP, près de 150 annonces font l’objet d’une vérification quotidienne : l’une sur dix s’avère être une tentative d’escroquerie. Les fraudeurs exploitent des algorithmes de génération d’images pour composer des visuels de biens fictifs ou pour retoucher des photographies existantes. Ils mettent en place des faux contrats et exigent le versement d’un acompte ou d’une caution avant tout échange direct avec le véritable propriétaire. Une fois la somme encaissée, ils disparaissent.
Aurélie, victime cette année d’une annonce relayée sur les réseaux sociaux, relate une démarche minutieuse : vérification du bien sur Google Maps, examen du contrat, échange de pièces d’identité. Malgré ces précautions, le versement d’une caution de 200 € s’est soldé par un silence radio de la part du faux bailleur. L’enquête TF1 souligne un préjudice moyen de 2 700 € par victime, montant qui peut grimper jusqu’à plusieurs milliers d’euros en fonction de la durée et de la localisation du séjour.
Les propriétaires se retrouvent dans l’impossibilité de réceptionner les vrais locataires, qui risquent de débarquer sans hébergement confirmé, tandis que les familles et les couples en quête de tranquillité voient leurs projets bouleversés et leurs budgets sérieusement entamés. Les plateformes de réservation en ligne, confrontées à la défiance croissante des utilisateurs, renforcent progressivement leurs dispositifs de vérification d’identité et de fiabilité des annonces, mais la rapidité d’apparition des faux profils rend la lutte complexe.
Mesures de précaution recommandées
Pour limiter les risques, il est conseillé de privilégier les sites proposant un service de paiement intégré, d’exiger un contrat de location signé et de confirmer l’identité du propriétaire par appel vidéo ou visite préalable si possible. En cas de doute, il convient de signaler toute annonce suspecte à la plateforme et aux autorités compétentes.
Ce phénomène, qui se développe avec la démocratisation des outils numériques de création d’images et la porosité des plateformes en ligne, appelle à une vigilance accrue des vacanciers et des acteurs du secteur touristique.