Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle pour les retraites

Relèvement ou abaissement de l’âge de départ, pension minimum… A un mois du scrutin, tour d’horizon des principales propositions des candidats à la présidentielle sur les retraites.

Oublié le complexe système universel par points. En cas de réélection pour un second mandat, Emmanuel Macron entend porter progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, contre 62 ans aujourd’hui. Une proposition confirmée ce jeudi par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal:

« Dans le programme d’Emmanuel Macron il y aura la proposition d’allonger l’âge de départ à la retraite et de le passer progressivement à 65 ans », a-t-il déclaré sur RTL, évoquant « une réforme de responsabilité ».

Le président/candidat n’est pas le seul à vouloir relever l’âge de départ à la retraite parmi les prétendants à l’Elysée. Un projet que la plupart d’entre eux justifient par la nécessité de rétablir l’équilibre du régime. D’autres à l’inverse plaident pour le statu quo, voire pour un abaissement de l’âge de départ. Tour d’horizon.

> Yannick Jadot

« Je trouve ça extrêmement injuste », a réagi ce jeudi sur Europe 1 Yannick Jadot à la proposition d’Emmanuel Macron de relever l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Le candidat écologiste promet pour sa part de ne pas toucher à ce totem.

« Nous sommes dans un pays où une personne sur deux qui active ses droits à la retraite ne travaille déjà plus. Nous sommes dans un pays où le travail des seniors est très mal traité. Notre pays a un des plus faibles taux d’activité des seniors », a-t-il rappelé comme pour faire comprendre que le projet du candidat Macron était inutile.

Yannick Jadot promet malgré tout d’engager une réforme qui visera à « remettre la pénibilité au cœur des régimes de retraites ».

> Anne Hidalgo

Comme Yannick Jadot, Anne Hidalgo n’entend pas toucher aux 62 ans, elle qui juge que le système de retraites actuel n’est pas « menacé, ni à court terme, ni à long terme ». Elle promet ainsi de « sanctuariser » l’âge légal de départ et de porter le minimum vieillesse ainsi que le minimum contributif respectivement à 1000 et 1200 euros nets.

> Jean-Luc Mélenchon

Contrairement à la candidate socialiste, Jean-Luc Mélenchon fait partie des candidats qui souhaitent abaisser l’âge légal de départ. Le représentant des Insoumis propose la retraite à 60 ans après 40 années de cotisation ainsi qu’une pension minimale de 1400 euros nets.

> Fabien Roussel

Fabien Roussel propose lui aussi de revenir à un âge légal de départ fixé à 60 ans, avec 37,5 annuités pour obtenir une retraite à taux plein. Il promet par ailleurs qu’aucune pension ne sera inférieure à 1200 euros nets pour les carrières complètes.

> Emmanuel Macron

En cas de second mandat d’Emmanuel Macron, le relèvement de l’âge de départ à 65 ans se ferait progressivement jusqu’à 2032, avec « quatre mois de plus par année ».

Le président-candidat propose en outre une retraite minimum à 1100 euros « pour ceux qui ont une carrière complète » et la suppression des régimes spéciaux, « par exemple de la RATP ou d’EDF, comme on l’a fait pour la SNCF pour les nouveaux entrants », a précisé Gabriel Attal ce jeudi.

> Valérie Pécresse

A droite, Valérie Pécresse souhaite relever progressivement l’âge de départ à 65 ans d’ici 2030. Une réforme qui s’appliquerait donc pleinement aux personnes nées en 1965 et au-delà. La candidate des Républicains a toutefois promis de continuer à prendre en compte la pénibilité et les carrières longues pour permettre des départs plus précoces.

S’agissant des pensions, Valérie Pécresse assure que « ceux qui ont travaillé toute leur vie » toucheront « au moins un Smic net par mois » d’ici 2030.

> Marine Le Pen

Marine Le Pen s’oppose de son côté à un relèvement de l’âge de départ. Au contraire, elle prévoit plutôt de l’abaisser avec un système progressif qui réservera la retraite à 60 ans avec 40 annuités aux Français entrés dans la vie active avant l’âge de 20 ans.

Ceux qui ont commencé à travailler entre 17 et 20 ans pourront ainsi « bénéficier d’un taux plein dès 60 ans avec 40 annuités, soit un gain (…) de plus de 2 années de travail », avait détaillé le Rassemblement national. Pour ceux qui commencent à travailler après l’âge de 20 ans et jusqu’à 24,5 ans, « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations sera mis en place », pour un départ entre « 60,75 et 62 ans », d’après le RN.

Marine Le Pen promet également de réindexer les retraites sur l’inflation et de revaloriser le minimum vieillesse à 1000 euros par mois.

> Eric Zemmour

Avec Eric Zemmour, l’âge légal de départ à la retraite sera progressivement relevé pour atteindre 64 ans en 2030. Le candidat d’extrême droite souhaite aussi mettre fin aux régimes spéciaux en alignant les régimes public et privé. Avec toutes ces mesures, il espère 20 milliards d’euros d’économies par an.

> Nicolas Dupont-Aignan

Dans son programme, Nicolas Dupont-Aignan propose le maintien de l’âge minimum de départ à la retraite et de la durée de cotisation actuelle. Il prévoit en revanche de mieux prendre en compte la pénibilité et d’indexer les retraites a minima sur l’inflation.

Le candidat du NPA Philippe Poutou propose le rétablissement de la retraite à 60 ans, voire à 55 ans pour les travaux pénibles. Il chiffre cette mesure à 60 milliards d’euros.

Même proposition du côté de Nathalie Arthaud. La candidate de Lutte ouvrière promet la retraite à 60 ans et une pension minimum à 2000 euros nets par mois.

> Jean Lassalle

Jean Lassalle entend pour sa part « établir l’âge de la retraite en fonction des annuités de cotisation, dès le plus jeune âge ». Il prévoit également « garantir par la Constitution et au titre de la solidarité intergénérationnelle, le maintien absolu du pouvoir d’achat des retraités face à l’inflation ». Enfin, Jean Lassalle souhaite la création d’un organisme aidant au calcul simple des points acquis au cours d’une vie professionnelle.