Comment la crise sanitaire a bousculé les comportements d’épargne des Français

Selon une enquête d’Altaprofits pour l’Ifop, un quart des Français a davantage épargné en raison de la crise sanitaire. A l’inverse, ils sont 31% à avoir mis moins d’argent de côté que lors de l’année précédant la pandémie.

Privés de restaurants, de spectacles ou encore des commerces dit « non essentiels » pendant les périodes de confinement, les Français ont été contraints de réduire leurs dépenses ces derniers mois. Résultat, ils auraient accumulé 142 milliards d’euros d’épargne supplémentaire depuis le début de la pandémie de Covid-19, selon la Banque de France.

Mais ce chiffre cache d’importantes disparités. En réalité, un quart des Français (25%) qui possèdent au moins un produit d’épargne (84%) dit avoir pu mettre davantage d’argent de côté qu’au cours de l’année précédant la crise sanitaire, tandis que 44% déclarent avoir autant épargné et 31% avoir moins épargné, d’après le baromètre de l’épargne d’Altaprofits réalisé par l’Ifop*.

La Normands se distinguent comme étant ceux qui ont davantage mis de côté par rapport à la moyenne (35%). A l’inverse, les habitants de Nouvelle-Aquitaine sont plus nombreux à avoir moins épargné que l’année précédente (40%).

Epargne de précaution

Dans un contexte d’incertitude économique et sanitaire, l’épargne de précaution semble prendre le pas sur l’épargne d’investissement. Ainsi, près de la moitié des sondés (49%) disent épargner pour faire face à des imprévus, dont 33% pour les petits imprévus du quotidien (panne de voiture, remplacement d’appareils…) et 15% en cas de situation exceptionnelle (perte d’emploi, soutien à un proche, arrivée d’un enfant, faillite…).

Au final, près de trois Français sur dix (27%) affirment épargner dans le cadre d’un projet, dont 19% pour un projet de long terme (achat immobilier, préparation de la retraite, financement des études…) et 8% pour un projet de court terme (achat d’une voiture, voyage…).

Si la proportion de Français à détenir au moins un produit d’épargne est stable par rapport à l’année précédant la crise (84%, +1 point), ils sont plus nombreux qu’avant à en détenir plusieurs (56%, +3 points). Et la grande majorité des épargnants continuent de privilégier les produits sans risque même avec un faible rendement (78%). Les autres se divisent entre les produits peu risqués, avec un rendement espéré plus important (19%) et les produits risqués, mais avec une chance d’obtenir un rendement important (3%).

Ils sont enfin une majorité (60%) à dire qu’ils n’ont pas besoin de conseil au sujet de la gestion de leur épargne, soit parce que cela ne les intéresse pas (23%), soit parce qu’ils trouvent suffisamment d’information par eux-mêmes (37%).

Quelle utilisation pour « l’épargne Covid »?

Parmi les Français qui déclarent avoir au moins autant épargné qu’au cours de l’année précédant la crise, 11% vont conserver cet argent sur leur compte courant et un tiers (33%) entend le dépenser, soit dans des achats exceptionnels type cadeau, voyage ou voiture (25%), soit dans des achats ordinaires (8%).

Un quart (26%) prévoit plutôt un investissement hors immobilier. Cela peut se traduire par un placement sur des livrets d’épargne (13%), des investissements dans un produit d’assurance-vie (6%) ou en bourse (4%), voire une souscription à un plan d’épargne retraite (2%).

Enfin, 13% des sondés qui ont autant ou plus épargné qu’avant la crise envisagent un investissement immobilier qui se matérialiserait par l’achat d’une résidence principale ou secondaire (8%) ou un investissement dans l’immobilier locatif (5%).

Succès du PER, méconnaissance des fonds labellisés « Relance »

Lancé en 2019 afin de bénéficier de revenus complémentaires au moment de la retraite, le PER (plan épargne retraite) rencontre un franc succès alors que plus d’un quart des sondés a l’intention d’y souscrire (28%), en particulier en prévision d’un achat immobilier (46%) ou d’un départ en retraite anticipé (36%).

Le plan « France Relance », lui, reste fortement méconnu (69% n’en ont jamais entendu parler). Résultat, seuls 13% des Français ont l’intention d’investir dans un fonds labellisé « Relance » afin de soutenir l’investissement des PME et ETI.

*Enquête menée en ligne du 19 au 26 avril 2021 auprès d’un échantillon de 2400 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et selon la méthode des quotas.

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