Coup de pub du secteur aurifère pour exhorter les banques à se tourner à nouveau vers l’or

Après deux années noires pour le secteur aurifère – le cours de l’or ayant dégringolé de près de 40 % tandis que la valorisation des principales mines s’écroulaient  de 80% –  les industriels du secteur, réunis la semaine dernière à Zurich dans le cadre de la conférence bisannuelle du Swiss Mining Institute ont souhaité retrouver la confiance des banques et réintégrer le portefeuille de leurs clients.

Parmi eux figuraient : Pilot Gold Inc, Balmoral Resources Ltd , Dynacor Gold MinesGreat Panther Silver Ltd., Auryn Resources Inc., Continental Gold, Integra Gold Corp, Gold Reach Resources, Highfield ResourcesRed Eagle Mining Corp.Sabina Gold & Silver Corp., Aldridge Minerals Inc, Platinum Group Metals Ldt.

« Les positions des banques sur l’or sont pratiquement à zéro, alors que le bon sens helvétique voudrait qu’elles se montent à 10% afin de constituer une assurance pour les clients« , a laissé entendre à cette occasion Claude Bejet, co-fondateur du Swiss Mining Investment Club … et loin d’être neutre sur le dossier.

Si les cours des sociétés minières n’ont jamais été aussi bas, certains analystes reconnaissent toutefois ne pas être en mesure à l’heure actuelle d’anticiper la date d’initiation d’un nouveau cycle haussier, mais selon eux, le secteur a d’ores et déjà atteint le creux de la vague. Ils en veulent pour preuve le fait que la vague de cessions des produits indiciels cotés (ETFs) adossés à l’or semble toucher à sa fin. Le demande croissante de la Chine et de l’Inde, les deux plus grands consommateurs du précieux métal, ainsi qu’une production mondiale en baisse constituent pour eux des fondamentaux encourageants.

Face au risque invoqué par les banques d’une éventuelle dépréciation de l’or en cas de relèvement des taux d’intérêts par la Réserve fédérale américaine (Fed), certains spécialiste des placements miniers affirment quant à eux que le renforcement du dollar qu’engendrerait un tel relèvement des taux américains est déjà depuis longtemps inclus dans le cours. Nous ne demandons qu’à les croire …

« Les craintes liées à une telle manoeuvre de la Fed sont largement surestimées », a tenu à marteler pour sa part M. Bejet. Selon lui, un relèvement de 0,5 point n’aurait aucune influence sur le prix de l’or. Tenant par ailleurs à souligner à cet égard que la corrélation inversée entre billet vert et métal jaune n’est historiquement corrélé à rien …. et donc passagère.

Il n’en demeure pas moins – face à un tel discours pour le moins « marketing » du secteur industriel aurifère que le prix du précieux métal aura plongé vendredi dernier, atteignant des plus bas inégalés depuis six ans et demi.

Raisons invoquées : l’appréciation du dollar, elle-même générée par les anticipations des investisseurs d’une hausse prochaine des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine.

Après une une sixième semaine consécutive de pertes, l’once d’or a ainsi atteint vendredi 1.052,87 dollars, ce qui correspond à son niveau le plus faible depuis le 5 février 2010.

La série d’indicateurs américains publiés mercredi, et plus fortement la forte baisse – officielle – des inscriptions hebdomadaires au chômage incite une nouvelle fois le marché à considérer comme imminent le relèvement des taux d’intérêt par la banque centrale américaine. Une opération qui devrait rendre le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, poussés ainsi à se détourner de l’or.

Précisons à cet égard que le billet vert a atteint mercredi 1,0566 dollar pour un euro, soit son niveau le plus fort depuis la mi-avril.

Or, rappelons que les cours du dollar et de l’or évoluent depuis de long mois dans un sens opposé l’un de l’autre, un raffermissement du billet vert rendant le métal jaune, libellé en dollar, plus onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises, lesquels peuvent a contrario acheter l’or meilleur marché en cas de faiblesse de la monnaie américaine.

Les analystes du secteur considèrent quant à eux que l’or devrait rester sous pression jusqu’à la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), prévue le 16 décembre 2015.

Rappelons enfin que les sociétés extractrices se sont lancées dans de vastes plans de réduction de leurs coups en 2013, réagissant ainsi à la dégringolade du cours de l’or. Objectif : être viables au cours actuel et doper leur rentabilité de manière exponentielle en cas de remontée du prix de l’or.

Sources : AWP, Swiss Mining Investment Club

Elisabeth Studer – 30 novembre 2015 – www.leblogfinance.com

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