Crise immobilière : récession de 10% d’ici fin 2025 et pertes d’emplois

Le président national de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron, tire la sonnette d’alarme quant à la crise imminente dans le secteur du bâtiment. Selon lui, les années de sobriété foncière, les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19, les tensions géopolitiques, et les modifications réglementaires ont engendré une situation préoccupante. Les coûts croissants des matériaux, des salaires et de l’énergie, combinés à une hausse significative du prix des nouvelles constructions, ont contribué à une crise du logement neuf, entraînant des destructions d’emplois massives.

En 2023, le secteur enregistre seulement 286 000 mises en chantier, loin des 400 000 à 500 000 nécessaires pour répondre aux besoins démographiques. Cette crise du logement neuf se traduit par la suppression d’au moins 3 000 emplois en 2023, et les prévisions à deux ans indiquent une perte de 10 % d’activité, soit 17 milliards d’euros et 150 000 emplois. La défaillance d’entreprises dans le BTP atteint les niveaux de 2019, créant une détérioration économique et sociale.

Bien que la rénovation représente 56 % de l’activité de la filière BTP, elle ne parvient pas à compenser les pertes dans le secteur du logement neuf. Les efforts en matière de rénovation énergétique, bien que renforcés, ne sont pas suffisants pour inverser la tendance. Les nouvelles conditions d’obtention de MaPrimeRénov’ peuvent exclure certains clients, malgré le doublement de l’enveloppe. Cependant, des opportunités émergent avec la rénovation des écoles communales promise par le président Macron et le décret tertiaire de la loi Élan, qui imposera la réduction de la consommation énergétique des bâtiments publics.

Malgré les alertes et les efforts de l’Alliance pour le logement, une initiative réunissant divers acteurs du secteur, les demandes de maintien du prêt à taux zéro pour le logement neuf ont été balayées par le 49.3. Les appels à un retour au dispositif Pinel de 2022 restent en suspens. Salleron souligne que l’absence d’action pourrait compromettre non seulement le secteur du bâtiment, représentant 2,1 millions de salariés, mais également l’ensemble de la filière logement, qui emploie 5 millions de personnes.

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