Les émojis au cœur des contentieux financiers

L’utilisation d’emojis dans la communication en ligne est devenue monnaie courante, mais un simple emoji peut parfois avoir des conséquences inattendues, surtout dans le monde financier. L’entrepreneur Ryan Cohen se retrouve actuellement au cœur d’une affaire de fraude boursière en raison d’un emoji utilisé dans un tweet sur X (ex-Twitter) à l’été 2022.

Dans un contexte où l’enseigne Bed, Bath & Beyond faisait face à des difficultés financières, Cohen, en tant qu’investisseur influent et président du conseil d’administration de GameStop, a publié un tweet sur X, exprimant sa confiance avec l’emoji 🌝. Bien que cet emoji soit généralement associé à la prospérité, son utilisation a été interprétée comme une suggestion que la valeur de l’action de Bed, Bath & Beyond pourrait connaître une ascension jusqu’à la “Lune”.

Après ce tweet, le cours de l’action a connu une hausse significative jusqu’à ce que Cohen vende ses parts, provoquant ainsi une chute brutale. Les actionnaires de Bed, Bath & Beyond l’accusent maintenant de fraude boursière, affirmant qu’il a intentionnellement trompé les investisseurs pour faire monter le cours de l’action avant de vendre ses parts.

Cette affaire soulève la question de la recevabilité de l’utilisation d’emojis devant un tribunal. Elle rappelle l’histoire d’un fermier canadien qui a été contraint de verser 56 000 euros (C$82,000) pour ne pas avoir honoré une livraison, en répondant au contrat de son client avec l’emoji 👍 dans un message texte.

Si cela peut sembler insolite, les emojis sont de plus en plus impliqués dans des litiges juridiques, avec plus de 200 affaires aux États-Unis en 2023, selon le professeur de droit Eric Goldman de l’Université de Santa Clara. Les avocats de Cohen ont rejeté les accusations, mais le tribunal de Washington D.C. maintient que les emojis peuvent être sujets à des poursuites.

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