Economie : Les mesures d'urgence de la BCE pourraient prendre fin en mars-Holzmann

par Balazs Koranyi

FRANCFORT, 28 juin (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) pourrait mettre fin en mars prochain aux rachats d’obligations dans le cadre de son Programme d’urgence face à la pandémie (PEPP), a annoncé lundi le directeur de la banque centrale autrichienne.

Robert Holzmann, également membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a fait savoir que les marchés pourraient avoir raison de ne pas anticiper une augmentation des achats d’obligations dans le cadre de programmes plus classiques.

Avec le recul de la pandémie, les analystes, y compris ceux interrogés pour l’enquête réalisée par la BCE, s’attendent à ce que le PEPP, doté de 1.850 milliards d’euros, prenne fin en mars 2022 et ne prévoient pas d’augmentation du programme traditionnel d’achats d’actifs (APP) pour compenser les mesures de relance perdues.

« C’est ainsi que le marché voit les choses et je pense qu’il donne la bonne évaluation », a déclaré Holzmann lors d’une table ronde organisée par UBS. « Nous ne savons pas encore, mais pour l’instant, il semble que la fin soit en mars ».

L’aide exceptionnelle doit prendre fin une fois passée la pandémie de COVID-19 mais le soutien de la BCE se poursuivra par d’autres dispositifs.

« Nous avons encore d’autres programmes, comme l’APP, qui peuvent se poursuivre, être modifiés ou laissés inchangés », a déclaré Robert Holzmann, l’un des responsables politiques les plus conservateurs de l’institution.

Il a également averti que la pandémie étant loin d’être terminée, ce calendrier pourrait encore évoluer et la BCE procédera à une évaluation plus approfondie en septembre, lorsque les nouvelles prévisions de la BCE seront faites.

De son côté, Jens Weidmann, le président de la Bundesbank allemande, s’est prononcé pour une diminution graduelle des achats réalisés dans le cadre du PEPP, estimant que ce programme devra être arrêté quand « toutes les mesures significatives pour contenir la pandémie » auront pris fin et que la reprise économique sera « solide ».

« En raison de l’incertitude toujours présente, nous ne pouvons pas déterminer très en avance la sortie du mode de crise de la politique monétaire », a-t-il ajouté. « Afin de ne pas arrêter soudainement le PEPP, toutefois, les achats nets pourraient être réduits en avance, pas à pas. » (Reportage Balazs Koranyi, avec Francesco Canepa, version française Laetitia Volga et Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

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