Egypte: soutien financier de l’Arabie saoudite à la place de l’UE ?

Alors que l’Union européenne menace l’Egypte de stopper son aide financière en guise de rétorsion face à la sanglante répression  opérée contre les opposants au nouveau régime, l’Arabie saoudite a laissé entendre qu’elle pourrait prendre sa place … Indiquant que les pays arabes voisins pourraient en quelque sorte compenser le manque de ressources.

Les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso ont d’ores et déjà évoqué l’éventualité d’un réexamen de l’UE de ses relations avec Le Caire en cas de la poursuite des violences.
« Nous regrettons profondément que les efforts internationaux », pour tenter de ramener le calme dans le pays n’aient pas abouti, ont ainsi déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ainsi que celui du Conseil européen, Herman Van Rompuy dans un communiqué commun. Ajoutant que « les appels en faveur de la démocratie et des libertés fondamentales pour la population égyptienne ne peuvent être négligés, encore moins rejetés dans le sang« .
Parmi les options envisageables : la suspension de l’aide financière européenne, l’UE ayant approuvé fin 2012 un programme de 5 milliards d’euros en faveur de l’Egypte  pour la période 2012-2014.

Or, le pays ne peut faire l’impasse sur de telles sommes,  l’Egypte étant au plus mal économiquement et financièrement parlant.La forte chute du tourisme, sa première source de revenu, n’arrange rien à l’affaire, son niveau d’importation de matières premières demeurant quant à lui toujours élevé.
Une position de faiblesse qui a conduit lundi le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, à annoncer que « la nation arabe et islamique, avec les ressources dont elle dispose, n’hésitera pas à apporter son aide à l’Egypte « . L’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis devraient ainsi poursuivre leur soutien au gouvernement de transition.

Depuis plusieurs jours déjà, Ryad n’hésite pas à soutenir  le général Abdel Fattah Al-Sissi, désormais au pouvoir en Egypte, notamment en qualifiant certaines exactions attribuées à des partisans de Mohammed Morsi d’actes de « terrorisme ». Vendredi, le roi Abdallah a lui-même apporté son soutien au peuple égyptien dans « sa courageuse lutte contre le terrorisme ».
Si l’Arabie saoudite voyait d’un mauvais oeil dans l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans, redoutant que sa suprématie dans le monde sunnite ne soit ainsi remise en cause, elle n’hésite plus aujourd’hui à montrer sa satisfaction face au volte-face égyptien.

Sources : La Tribune, le Monde, AFP

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 19 août 2013


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