Espagne : le taux des créances douteuses dangereusement élevé

Et on ose nous affirmer à cor et à cri que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes espagnol ? Que la reprise est là et que la croissance est au rendez-vous ?

Méthode Coué ? Aveuglement notoire ? Arbre qui cache la forêt des problèmes ?

Quoiqu’on en dise, tout n’est pas aussi rose qu’on voudrait nous le faire croire, de l’autre côté des Pyrénées.

Ainsi, le taux des créances douteuses des banques espagnoles s’est maintenu à un niveau très élevé en janvier, à 12,54%. Selon les chiffres officiels publiés la semaine dernière, le pays n’est pas sorti de l’auberge – espagnole ou pas – et subit encore les conséquences de l’explosion de la bulle immobilière.

Signe de la fragilité de certains établissements financiers d’Espagne, le montant total des créances douteuses a atteint 171’652 mrd EUR durant le premier mois de l’année 2015, si l’on en croit les chiffres de la Banque d’Espagne.

Principal secteur impacté : l’immobilier. Une grande partie de crédits accordés aux promoteurs et particuliers pourraient en effet ne pas être remboursés.

Si certes un recul a été enregistré en 2014, il n’en demeure pas moins que le taux des créances douteuses est resté à un niveau très élevé par rapport aux banques d’autres pays de la zone euro. En décembre 2014, il atteignait ainsi 12,51% du total des crédits.

Histoire de positiver, notons tout de même qu’il est éloigné de son record historique de 13,6%, atteint en décembre 2013. Rappelons toutefois qu’à l’été 2012, l’Union européenne avait dû voler au secours du secteur bancaire espagnol, en lui accordant un plan d’aide de plus de 40 mrd EUR, lequel a pris fin début 2014. les banques en difficulté avaient alors été délestées de leurs actifs immobiliers les plus toxiques, ce qui avait entraîné une baisse du poids des créances douteuses dans leurs bilans en décembre 2012.

Méfions- nous alors du certain optimisme qui prévaut – officiellement – au niveau de l’Etat espagnol. L’Institut national de la statistique (Ine) a beau afficher un taux de croissance de 1,4% en 2014, après cinq années de récession ou de croissance nulle, la supposée reprise économique poussant particuliers et entreprises à consommer plus et à acheter notamment des biens d’équipement, des voitures et de l’électroménager, il convient d’être on ne peut plus prudent.

Sources : AWP, AFP, INE

Elisabeth Studer – 24 mars 2015 – www.leblogfinance.com


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