F-35 en Allemagne: comment les Etats-Unis ont piégé Berlin

L’Allemagne va commander 35 chasseurs F-35 de Lockheed Martin, rejoignant la ribambelle européenne de clients de l’avion de combat américain. Voici comment Washington a piégé Berlin.

C’était devenu un secret de Polichinelle, c’est désormais une certitude. Après le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, la Pologne, la Norvège, le Danemark, la Finlande et la Suisse, c’est au tour de l’Allemagne de faire le choix du chasseur américain F-35.
Selon l’AFP, qui cite une source parlementaire allemande, Berlin envisage d’acheter jusqu’à 35 F-35 du constructeur américain Lockheed Martin, ainsi qu’une quinzaine d’Eurofighter Typhoon, qui seront adaptés pour mener des missions de guerre électronique.
Le chancelier allemand Olaf Scholz, dans son discours du 28 février au Bundestag, avait clairement évoqué le projet. « Nous allons acquérir à temps un remplaçant moderne pour les jets Tornado, désormais obsolètes, assurait-il. L’avion de combat F-35 est envisagé. »

Pourquoi Berlin cède-t-il à son tour aux charmes du chasseur furtif de Lockheed Martin? L’administration Merkel avait clairement exclu le scénario en 2018, remerciant même le patron de l’armée de l’air allemande Karl Müllner, jugé trop favorable à l’avion américain.

La chancelière voulait ainsi envoyer un signal clair à la France sur le caractère prioritaire de la coopération autour du SCAF, le Système de combat aérien du futur, un projet franco-allemand intégrant des drones et un chasseur de nouvelle génération, le NGF (New Generation Fighter).

En attendant l’entrée en service du SCAF, Berlin avait annoncé l’acquisition de F-18 de Boeing et d’Eurofighter Typhoon supplémentaires, une solution jugée acceptable par Paris.