Fed et législatives, derniers obstacles avant l'été pour la Bourse de Paris (Bourse Hebdo)

Sorties quasiment indemnes d’une semaine à haut risque, la Bourse de Paris et ses voisines européennes espèrent passer sans à-coup non plus l’obstacle de la Fed et des législatives françaises pour entrer sereinement dans l’été.

« L’événement principal de la semaine prochaine sera la réunion de la Réserve fédérale américaine » mardi et mercredi, même si les surprises devraient être limitées puisque « tous les investisseurs attendent une remontée de ses taux directeurs », résume auprès de l’AFP Françoise Rochette, responsable de l’allocation d’actifs chez Mandarine Gestion.

« Les marchés espèrent surtout avoir plus de précision sur la suite du calendrier, car ils ont du mal à se projeter plus loin que la prochaine hausse », poursuit-elle.

« Cette réunion ne sera pas forcément un élément perturbateur », mais « les investisseurs ont besoin d’être rassurés sur le fait que la fragilité des indicateurs américains au premier trimestre est uniquement liée à de mauvaises conditions climatiques », estime également auprès de l’AFP Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

La Banque d’Angleterre (BoE) se réunit aussi la semaine prochaine, mais elle devrait opter pour le statu quo au vu des incertitudes économiques et politiques actuelles.

Les chiffres d’inflation et les ventes au détail pour mai publiés au Royaume-Uni la semaine prochaine pourraient éclairer un peu plus l’état de l’économie, alors que tout laisse à penser que l’activité est en train de ralentir.

Ailleurs en Europe, l’agenda des indicateurs est dégarni, à l’exception du baromètre ZEW des milieux financiers allemands.

Selon M. Pichard, le résultat du premier tour des législatives en France pourrait aussi donner le ton des prochaines séances, même si « pour l’instant les marchés ne veulent pas surinterpréter le scrutin ».

« A en croire les sondages la victoire semble tellement jouée pour le parti du président français, qu’une grosse surprise » pourrait prendre les marchés à contre-pied, alors même qu’ils espèrent qu’Emmanuel Macron va dynamiser les réformes en Europe « et ramener ainsi bon nombre d’électeurs à des positions moins anti-européennes », juge Mme Rochette.

« La place parisienne veut voir si M. Macron aura une majorité solide ou s’il se retrouvera dans une situation similaire à celle de Theresa May », observe M. Pichard.

Pressée de démissionner après la perte de la majorité absolue au Parlement britannique, la Première ministre a annoncé vendredi la formation d’un nouveau gouvernement qui « mènera à bien le Brexit ».

« Pour l’instant le marché britannique résiste bien, mais il pourrait y avoir des arbitrages en défaveur des valeurs domestiques liées à l’anticipation d’un ralentissement de la consommation des ménages », anticipe M. Pichard.

– « ventre mou » –

Plus globalement, les places européennes se sont montrées résilientes face à une semaine qui se résumait de fait à la journée de jeudi où en plus des législatives britanniques se tenait une réunion de la BCE et une audition devant le Sénat de l’ancien directeur du FBI, James Comey sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle américaine.

« La grande surprise pour tout le monde a finalement été le calme olympien du marché », souligne M. Pichard.

« Le président de la BCE a adressé à la fois un message de confiance et de prudence. Et les marchés semblent avoir un peu plus retenu qu’il est trop tôt pour réduire le soutien monétaire », développe-t-il.

« Cela a été presque un non-événement, tant la BCE est restée prudente, tout en faisant quand même un très petit pas vers une normalisation monétaire en écartant le risque de déflation et en revoyant à la hausse les perspectives de croissance », relève pur sa part Mme Rochette.

Et côté américain, même si l’audition de James Comey a été très suivie, là encore les marchés européens ont gardé leurs distances.

Au final, à moins d’une mauvaise surprise, « le marché qui est dans un ventre mou depuis le 2e tour de la présidentielle française, pourrait connaître une nouvelle phase de hausse, selon Mme Rochette, car les indicateurs macroéconomiques européens s’annoncent positifs, tout comme les résultats des entreprises au 2e trimestre ».

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