Fed : futures hausses des taux probables mais le débat reste ouvert (Esther George)

Une responsable de la Réserve fédérale a réaffirmé jeudi que l’état de l’économie américaine allait « sans doute » exiger de futures hausses des taux mais a relevé que le rythme et l’étendue de ces relèvements restait à discuter au sein de la Fed.

Alors que le président, Donald Trump, a critiqué la Fed de façon virulente ces deux derniers jours, traitant la banque centrale de « folle » parce qu’elle resserre la politique monétaire, la présidente de l’antenne régionale de Kansas City, Esther George, a confirmé dans un discours à Tulsa (Oklahoma) la trajectoire probable des taux à la hausse.

Mais elle a tempéré ses propos en rappelant que la trajectoire des taux n’était pas inscrite dans le marbre, comme si elle prenait en compte les commentaires du président Trump, qui trouve que la Fed est « trop agressive » en la matière.

« Il y a de bonnes raisons de s’attendre à l’avenir à la poursuite d’une croissance modérée, avec un ralentissement graduel du rythme d’expansion de la production et de l’emploi », a affirmé Mme George.

« Ces perspectives vont sans doute exiger de relever encore progressivement les taux mais le rythme et l’étendue de ces futurs tour de vis demeurent un aspect clé des délibérations du Comité monétaire », a-t-elle ajouté.

Mme George, qui a voté cette année à plusieurs reprises au FOMC parce qu’elle remplaçait un président régional manquant, sera l’année prochaine un membre votant à part entière du Comité monétaire, alors que la Fed prévoit théoriquement près de trois hausses de taux en 2019.

Selon Mme George, les risques que court l’économie américaine sont à l’équilibre. « Côté positif, les conditions financières accommodantes, le niveau élevé de la confiance des consommateurs et la politique budgétaire expansionniste pourraient conduire à davantage de croissance et d’inflation », a-t-elle relevé.

« Côté négatif, les incertitudes de la politique commerciale, les risques accrus sur les marchés émergents et la divergence entre les politiques économiques des Etats-Unis et d’autres grandes économies pourraient ralentir la croissance internationale et américaine », a ajouté Mme George.

« Alors que je considère que ces risques sont à l’équilibre, la trajectoire de la politique monétaire n’est pas sur une voie pré-établie », a encore affirmé la responsable, instillant un peu d’incertitude sur les futures hausses des taux tant critiquées par le président Trump.

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