À compter du 1ᵉʳ septembre 2025, plusieurs changements entrent en vigueur en France. Tarifs du gaz, fiscalité des couples, bourses scolaires, santé publique et retraite progressive : ces ajustements touchent à la fois le budget des ménages, l’organisation familiale et le monde du travail.
Baisse modérée du tarif du gaz
Le 1ᵉʳ septembre 2025 introduit une révision des tarifs réglementés du gaz. Le prix de référence du kilowattheure chute de 0,10801 € à 0,10540 €, soit un repli de 2,4 %. Cette variation s’explique par l’évolution des cours internationaux et par l’ajustement trimestriel des tarifs moyens pratiqués sur le marché de gros.
Pour un foyer type consommant 11 200 kWh par an, la dépense annuelle devrait passer de 1 540 € à 1 511 €, soit une économie d’environ 29 €. Néanmoins, cette diminution compense seulement une partie de l’alourdissement de la facture consécutif à l’augmentation de la TVA intervenue en août 2025, qui a fait grimper le coût de l’abonnement annuel à 330,80 €, son niveau le plus haut enregistré. Les ménages restent donc confrontés à une charge énergétique structurellement élevée, malgré cette correction tarifaire.
Ouverture de la campagne des bourses scolaires
Les dispositifs d’aides sociales pour les familles sont reconduits et renforcés. La campagne de dépôt des demandes de bourses pour les collèges et lycées est ouverte du 1ᵉʳ septembre au 16 octobre 2025. L’éligibilité dépend du revenu fiscal de référence et du nombre d’enfants à charge.
Bourses de collège : montants compris entre 120 € et 516 € par élève et par an.
Bourses de lycée : montants allant de 495 € à 1 053 € par élève et par an.
Ces montants sont versés en plusieurs tranches au cours de l’année scolaire et visent à alléger les frais liés à la scolarité (cantine, fournitures, transports). Les familles doivent effectuer la demande en ligne via le portail EduConnect ou déposer un dossier papier auprès de l’établissement.
Révision du Complément de libre choix du mode de garde (CMG)
Le Complément de libre choix du mode de garde, prestation intégrée à la Prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), connaît un ajustement. Dès septembre 2025 :
Les familles monoparentales bénéficient d’une prolongation du dispositif jusqu’aux 12 ans de l’enfant, contre 6 ans auparavant.
Pour les foyers déjà bénéficiaires avant la réforme, un recalcul automatique du montant intervient, tenant compte du niveau de revenu et des besoins de garde.
L’objectif affiché par la Caisse d’allocations familiales (CAF) est de mieux soutenir les familles aux ressources modestes et de sécuriser la continuité des solutions de garde, en particulier pour les parents isolés. Aucune démarche supplémentaire n’est requise pour les allocataires.
Nouvelles règles encadrant les arrêts de travail
À partir du 1ᵉʳ septembre, l’Assurance Maladie met en œuvre une réforme visant à renforcer le contrôle des arrêts médicaux. Les anciens formulaires papier, facilement falsifiables, sont désormais invalidés. Seul un formulaire Cerfa sécurisé, distribué aux professionnels de santé et pourvu d’éléments de traçabilité, sera reconnu.
Les arrêts envoyés par voie électronique via le téléservice restent prioritaires.
Les versions papier, si elles existent, doivent impérativement correspondre au nouveau modèle.
Les copies ou scans sont rejetés systématiquement.
Cette mesure vise à limiter la fraude documentaire et à fluidifier la gestion administrative des indemnités journalières.
Conditions assouplies pour le don du sang
L’Établissement français du sang (EFS) modifie les critères temporaires d’exclusion des donneurs. Dès septembre, le délai d’attente après certaines pratiques médicales ou esthétiques est réduit :
Tatouages, piercings, acupuncture : 2 mois contre 4 précédemment.
Les implants dentaires ne constituent plus un motif d’exclusion.
Ces aménagements devraient élargir le vivier de donneurs et sécuriser l’approvisionnement en produits sanguins, tout en maintenant un haut niveau de sécurité sanitaire.
Dépistage néonatal : trois nouvelles pathologies intégrées
Le programme national de dépistage néonatal, obligatoire en maternité, élargit son périmètre à partir du 1ᵉʳ septembre 2025. Trois maladies génétiques rares s’ajoutent à la liste des affections dépistées dès la naissance :
Déficits immunitaires combinés sévères (DICS)
Amyotrophie spinale infantile (SMA)
Déficit en acyl-coenzyme A déshydrogénase des acides gras à chaîne très longue (VLCAD)
Avec cette extension, le programme couvre désormais 16 pathologies, conformément aux objectifs du plan Maladies rares 2025-2030. L’identification précoce de ces affections permet une prise en charge rapide et améliore significativement le pronostic vital.
Individualisation du prélèvement à la source pour les couples
À compter du 1ᵉʳ septembre, les règles du prélèvement à la source évoluent pour les contribuables mariés ou pacsés. Le taux de retenue appliqué sur les revenus devient par défaut individualisé. Chaque conjoint se voit donc attribuer un taux distinct, calculé selon ses revenus propres, sauf si le foyer demande expressément le maintien du taux commun.
Ce mécanisme vise à :
réduire les inégalités de trésorerie entre conjoints lorsque l’écart de revenus est important ;
améliorer la lisibilité des prélèvements pour chaque membre du couple ;
éviter que le conjoint percevant le revenu le plus faible supporte une part disproportionnée de l’impôt prélevé.
L’administration fiscale propose cette option directement via l’espace personnel sur impots.gouv.fr.
Réouverture du guichet MaPrimeRénov’
Le dispositif MaPrimeRénov’, piloté par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), rouvre à la fin septembre pour les projets de rénovation globale. Le guichet avait été suspendu pendant l’été afin de réorganiser l’instruction des dossiers.
Les nouvelles règles portent sur les travaux qualifiés de « rénovation d’ampleur », qui consistent à améliorer de manière significative la performance énergétique d’un logement (isolation, chauffage, ventilation). Les barèmes précis et les plafonds de financement seront publiés lors de la réouverture officielle du portail.
Assouplissement de la retraite progressive
À partir du 1ᵉʳ septembre 2025, l’âge minimum requis pour accéder à la retraite progressive est abaissé de 62 à 60 ans. Ce dispositif permet aux salariés de réduire leur activité professionnelle tout en percevant une fraction de leur pension de retraite.
Les conditions restent les suivantes :
Justifier de 150 trimestres cotisés au régime de retraite.
Travailler à temps partiel, entre 40 % et 80 % d’un temps complet.
Obtenir l’accord de l’employeur sur le nouveau rythme de travail.
Cet assouplissement élargit le champ des bénéficiaires et vise à favoriser des transitions plus progressives entre vie active et départ définitif à la retraite.