Grève: en Martinique, les rayons de produits frais se vident

L’approvisionnement en produits frais des magasins en Martinique est limité par le mouvement de grève contre la réforme des retraites dans les ports français et les rayons se vident progressivement, a constaté une journaliste de l’AFP.

A la place des yaourts, desserts, jambons, beurres ou fromages, on trouve dans quasiment toutes les enseignes de l’île le même type d’affichette: « Chers clients, en raison de mouvements sociaux dans les ports hexagonaux, nous ne sommes pas en mesure de vous proposer l’ensemble de vos produits habituels. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée ».

Pour l’heure, les bateaux qui ont un planning de rotation précis partent des ports de métropole, notamment Le Havre, avec des conteneurs à moitié pleins ce qui ne permet pas d’assurer le remplissage des rayons. « On est sur un cycle de commande hebdomadaire sur le frais. Aujourd’hui on a freiné voire stoppé les commandes en attendant un rétablissement de la situation », témoigne Laurent Bodec, directeur de magasin Hyper U de Fort-de-France.

Dans les rayons, seuls subsistent les produits fabriqués localement. Mais le marché local n’est pas capable de remplacer les milliers de tonnes (22.500 en 2014 selon un rapport de la Direction de l’Alimentation) de lait, produits laitiers, œufs et miel importés chaque années par la grande distribution en Martinique.

Si la situation devait se rétablir demain, il faudrait 12 à 15 jours pour que les rayons soient de nouveau fournis, précise une source locale proche du dossier.

En attendant, si l’impact est immédiatement visible sur les produits à dates de péremption courtes, il pourrait aussi, dans quelques semaines se faire sentir dans les rayons de produits secs ou d’hygiène, importés eux aussi, mais dont les stocks sont pour l’heure suffisants.

La Fédération nationale des ports et docks CGT a appelé jeudi à une opération « ports morts » le 9 janvier pour protester contre le projet de réforme des retraites voulu par le gouvernement. Les ouvriers dockers avaient déjà arrêté le travail les 5, 10, 12 et 17 décembre, dates qui correspondaient à des appels interprofessionnels nationaux.

Challenges en temps réel : Économie