La Banque centrale du Brésil abaisse son taux directeur à 5%, plancher historique (officiel)

La Banque centrale du Brésil a abaissé mercredi son taux directeur de 5,5% à un plancher historique de 5% et ouvert la voie à une prochaine réduction de la même ampleur pour la première économie d’Amérique latine qui a du mal à redémarrer.

La baisse de mercredi, la troisième consécutive, est conforme à l’attente des analystes. Elle est censée relancer l’économie après l’avancée récente de réformes du gouvernement qui devraient assainir les finances publiques, dans un contexte de ralentissement mondial de la croissance, a expliqué la banque centrale dans un communiqué.

Il s’agit de la troisième baisse consécutive du taux directeur, passé à 5,5% à la mi-septembre et 6% fin juillet. Depuis mars 2018, il était resté stable à 6,5%.

La plupart des analystes s’attendent à une baisse similaire, à un nouveau plancher historique de 4,5% , lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire prévue les 10 et 11 décembre.

Principal outil de lutte contre l’inflation, le taux directeur avait atteint des sommets, en octobre 2016, à 14,25%, dans un contexte de pression sur les prix et de récession historique, avant de connaître de nombreuses baisses successives.

L’inflation est désormais maîtrisée, à tel point qu’elle est même devenue négative en septembre (-0,04%) et est passée sous les 3% sur un an (2,89%) pour la première fois depuis mai 2018.

Pour la Banque centrale, ce taux d’inflation devrait lui permettre d’abaisser davantage son taux directeur, après l’approbation la semaine dernière de l’épineuse réforme des retraites réclamée par les marchés.

Le gouvernement prévoit que cette réforme, qui allonge le temps des cotisations et fixe un âge minimum de départ à la retraite à 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes, va permettre à l’Etat d’économiser 800 milliards de réais (environ 176 milliards d’euros).

L’abaissement du taux directeur a pour objectif de relancer une économie dont la prévision de croissance n’est que de 0,91% pour 2019, après 1,1% en 2017 comme en 2018 et une récession historique en 2015-2016.

Le gouvernement table sur une croissance de 2% en 2020, dans un pays qui compte 12,6 millions de chômeurs.

L’inflation devrait, pour sa part, terminer l’année à 3,29% alors que l’objectif du gouvernement était de 4,25%.

L’économiste Mauro Rochlin, professeur à la Fondation Getulio Vargas, optimiste, juge posssible une croissance de 3% en 2020.

Mais il avertit que « d’autres réformes » sont nécessaires au-delà de celle des retraites, notamment une réforme de la fiscalité qui vise, selon le ministre de l’Economie, Paulo Guedes, à « réduire la bureaucratie ».

Mauro Rochlin souligne également que les dérapages fréquents du président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, notamment sur des questions d’écologie et de droits de l’Homme, représentent « un risque pour les investisseurs étrangers ».

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