La Bourse de Paris en net recul à la mi-journée, plombée par les craintes géopolitiques (-1,40%)

La Bourse de Paris reculait nettement (-1,40%) mercredi à la mi-journée, repassant sous la barre symbolique des 5.600 points, lestées par les craintes liées à la relation commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.

A 14H20 (11H20 GMT), l’indice CAC 40 prenait 78,94 points à 5.561,16 points, dans un volume d’échanges de 1,9 milliard d’euros. La veille, il avait fini à l’équilibre (+0,05%) à 5.640,10 points, améliorant légèrement son record annuel.

Après avoir ouvert en légère baisse, la cote parisienne s’est rapidement enfoncée dans le rouge.

La Bourse de New York se préparait également à débuter la séance en baisse.

Le contrat à terme sur l’indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, perdait 0,78%. Celui de l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,65% tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 0,98%.

La baisse du CAC 40 intervient après huit semaines de hausses consécutives.

« Les craintes géopolitiques au sujet du différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine pèsent sur des valeurs qui étaient très bien montées », a expliqué à l’AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

« Le fait que ces tensions subsistent affecte directement les valeurs liées aux matières premières », a-t-il précisé.

Les valeurs pétrolières, qui avaient bénéficié de la hausse des cours du baril, sont pénalisées par des « prises de bénéfices » sur fond de tension géopolitique, selon l’expert.

Mardi, Donald Trump a affirmé qu’il n’y avait pas encore d’accord avec Pékin concernant le groupe chinois de télécoms ZTE, en cessation d’activité après des sanctions américaines.

L’armistice commercial entre la Chine et les Etats-Unis a laissé les marchés sceptiques quant aux avancées concrètes entre les deux pays.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo doit par ailleurs rencontrer ce mercredi son homologue chinois Wang Yi.

En outre, la saisonnalité est plutôt défavorable à l’indice, puisque traditionnellement il s’agit d’une période où les marchés commencent à se retourner, selon M. Rozier.

La combinaison de ces facteurs « créent un cocktail qui justifie une correction sur les marchés », a-t-il complété.

Les regards resteront tournés vers les Etats-Unis pour la publication du compte-rendu de la dernière réunion du Comité monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine (Fed).

Dans le communiqué suivant la réunion, le comité avait « adopté un ton plus hawkish (dur) que d’habitude », a rappelé Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque

« L’objectif des investisseurs ce soir (mercredi) est de savoir s’il y a réellement un changement de ton de la banque centrale américaine à l’égard de la perception des risques (que ce soit au niveau de la croissance ou de l’inflation) », a-t-il précisé.

Les valeurs minières pénalisées

Du côté des indicateurs, l’agenda est riche des deux côtés de l’Atlantique.

La croissance de l’activité privée en zone euro a ralenti en mai à son plus bas niveau depuis un an et demi, selon la première estimation de l’indice PMI composite du cabinet Markit. En France, la croissance du secteur privé a également décélérée pour ce même mois, plombée par le secteur des services.

Après une forte baisse fin 2017, le taux de chômage français est reparti à la hausse (+0,2 point) au 1er trimestre, pour s’établir à 9,2% en France entière (hors Mayotte).

Par ailleurs, l’Etat français a très légèrement réduit son déficit en 2017, une forte hausse de ses recettes ayant été largement compensée par celle de ses dépenses, a souligné la Cour des comptes dans un rapport.

L’inflation au Royaume-Uni a encore un peu ralenti en avril, à 2,4% sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2017.

Les ventes de logements neufs et les stocks hebdomadaires de pétrole figurent également à l’agenda américain.

En matière de valeurs, Euronext était pénalisé (-5,36% à 52,10 euros) par un abaissement de sa recommandation à « vendre » contre « neutre » précédemment par UBS.

Les titres des entreprises minières étaient lestées par les inquiétudes liées à la relation commerciale sino-américaine (ArcelorMittal -3,89% à 28,95 euros, Eramet -3,35% à 152,80 euros).

Dans ce contexte, les valeurs pétrolières, qui avaient récemment grimpé, subissaient une correction (TechnipFMC -4,97% à 27,51 euros, Total -3,16% à 52,41 euros).

A l’inverse, les valeurs refuges jouaient leur rôle et résistaient (L’Oréal -0,15% à 205 euros, Danone -0,11% à 65,56 euros, Pernod Ricard +0,74% à 142 euros) à la tendance de l’indice.

TF1 gagnait 0,60% à 10,02 euros, après avoir déposé un projet d’offre publique d’achat (OPA) sur le reste du capital du site internet Auféminin, dont il vient de prendre le contrôle.

Derichebourg plongeait de 13,45% à 6,28 euros, malgré une hausse de ses bénéfices au premier semestre de son exercice décalé 2017/2018. Les analystes d’Invest Securities ont notamment évoqué dans une note une « déception sur les marges ».

Actualité économique sur cbanque.com