Pourquoi Angers a la main verte

Promotion des circulations douces, renconquête des berges… Angers, ville la plus verte de France, met le cap sur le durable.

La douceur angevine ? Ce n’est pas qu’un cliché. Régulièrement aux places d’honneur de notre palmarès des villes où il fait bon vivre, elle a été la 3e grande ville de France à avoir instauré le vélopartage. Les travaux d’une deuxième ligne de tramway viennent de débuter, et l’opération de reconquête des berges de la Maine pour bouter la voiture hors de son centre est lancée…  

Mais Angers est aussi, et surtout la championne de la verdure en ville. Elle a remporté coup sur coup les deux dernières éditions du Palmarès des Villes vertes, qui compare les 50 villes les plus peuplées de France. Dans un fauteuil à chaque fois, malgré la ténacité du « Poulidor » de ce classement: sa voisine nantaise. Angers, ville la plus verte de France ? Explications. 

Espaces verts : jamais gagnante, mais toujours placée

Indicateur essentiel de la qualité de vie (et de celle de l’air…), le nombre de mètres carrés par habitants permet à la cité ligérienne d’engranger quelques points précieux. Légèrement moins bien dotés que les Tourangeaux, Strasbourgeois et Caennais, les Angevins bénéficient quand même de près de 100 m² d’espaces verts par habitant intra muros, le double de la moyenne nationale (48 m²). Hors forêts, ces espaces verts publics représentent plus de 14% de la surface de la ville, donc 300 hectares en continu avec les parcs Saint-Nicolas, Balzac et Lac de Maine. 

Offrir de la surface est une chose, l’entretenir une autre. Avec 67 euros de budget par an et par habitant, Angers talonne Nantes et ses 69 euros sur cet indicateur. Une somme qui représente vingt euros de plus par an et par habitant que la moyenne du top 50 des villes française. L’investissement est rentable : la qualité de l’air à Angers est l’un des meilleurs du pays. 

Une des 50 jardinières connectés qui ont éclos dans les rues d'Angers

Une des 50 jardinières connectés qui ont éclos dans les rues d’Angers

Ville d’Angers

Biodiversité: incontestable n°1

C’est sur ses actions en faveur de la biodiversité qu’Angers creuse l’écart avec ses poursuivantes. Elle est numéro 1 sur ce critère, devant Lyon, Brest, Nantes et Strasbourg. Grâce à une foule d’initiatives (inventaire précis de sa faune et de sa flore, végétalisation des « zones grises » : 300 mini-jardins et 50 « GreenPods », des jardinières installées sur la voirie). 

Loin d’être réservés aux agents municipaux, ces GreenPods sont d’ailleurs confiés aux bons soins des habitants. Dont la ville cultive la main verte en les sensibilisant au jardinage « nature » ou au recyclage des déchets, et pour qui elle organise plusieurs événements artistico-végétaux, comme le festival Jardins d’expression chaque été. 

Chaque été, le concours Jardins d'expression attire 35 000 curieux

Chaque été, le concours Jardins d’expression attire 35 000 curieux

Ville d’Angers

Green business

L’explication de cet activisme végétal ? Une histoire de tradition (les pépinières horticoles d’Angers lui ont valu de surnom de « ville des fleurs » dès le XIXe siècle), mais aussi de business. En Anjou, le secteur du végétal rassemble 4 000 entreprises, 25 000 emplois, 450 chercheurs et 2 500 étudiants. Organisés autour du pôle de compétitivité Vegepolys, les entreprises et centres d’enseignement angevins constituent le deuxième plus important pôle de recherche en la matière de France après Paris.  

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