La dégringolade du cours de cuivre impacte lourdement Pérou et Chili

Alors que le cours du cuivre a atteint son plus bas niveau en six ans, fortement impacté par la baisse de la demande chinoise, le Chili et le Pérou s’avèrent on ne peut plus inquiets pour leur économie, alors qu’ils constituent les plus importants producteurs et exportateurs mondiaux de cette matière première.

Rappelons en effet que le cours du métal rouge a plongé cette année de plus de 22 %. Une situation démontrant à elle toute seule l‘ampleur du ralentissement de la croissance chinoise et de ses effets, alors que l’Empire du Milieu est le plus important consommateur de cuivre au niveau mondial.

Après avoir importé d’énormes quantités de cuivre pour pouvoir satisfaire ses besoins d’urbanisation, le géant asiatique a grandement ralenti ses achats en cette matière.

Autre élément de nature à restreindre les importations chinoises : si, dans un premier temps, la Chine avait suivi un modèle de développement fondé sur l’investissement, ce qui impliquait la construction de grandes infrastructures, tel n’est plus le cas, puisque les besoins ne sont pas extensibles à l’infini. Pékin se fonde donc désormais sur la consommation intérieure.

Dans un tel contexte, le prix du cuivre ne devrait pas subir de rebond majeur avant au moins deux ans, estiment les analystes. « La fourchette de prix pour les trois prochains trimestres oscille entre 4 600 et 6 000 dollars la tonne (2,08 à 2,72 dollars la livre) », considère ainsi Juan Carlos Guajardo, directeur du centre spécialisé Plusmining.

Rappelons qu’en 2011, en plein boom des matières premières, son cours dépassait les 4,5 dollars la livre …

Or, un tel changement devrait fortement impacter les économies du Chili et du Pérou, très dépendantes des exportations de métal rouge : à hauteur de 10,8 % du PIB chilien et 50 % des exportations de minéraux du Pérou, dont 14,4 % du PIB vient du secteur mines-hydrocarbures.

Avec près d’un tiers de l’offre mondiale – 5,7 millions de tonnes par an –, le Chili constitue le plus grand producteur de cuivre au monde. De ce fait, la chute du cours du métal rouge l’a contraint à dévaluer sa monnaie, le peso, lequel a atteint sa valeur la plus faible de ces 12 dernières années.

Un tel contexte a également anéanti les espoirs d’une reprise rapide de l’économie locale, dont la croissance n’a été que de 1,9 % en 2014, son plus bas niveau en cinq ans, et devrait être de 2,5 % cette année, si l’on en croit les économistes.

Une situation qui permet néanmoins à un consortium d’investisseurs emmenés par Audley Capital Advisors LLP, avec Orion Mine Finance comme co-investisseur principal, d’acquérir auprès de Anglo American ses intérêts dans Anglo American Norte SA (Norte), société qui regroupe les mines de cuivre de Mantoverde et de Mantos Blancos situées dans le Nord du Chili.  Le tout pour un montant initial de 300 millions de dollars.

Ce montant pourrait être porté jusqu’à 500 millions de dollars, en fonctions de facteurs comme les cours du cuivre sur le LME et la décision de prolonger ou non la durée d’exploitation de la mine de Mantoverde.  Affaire à suivre, assurément ….

La compagnie minière d’origine sud-africaine précise que cette transaction n’est pas soumise à des conditions réglementaires et qu’elle devrait être finalisée au cours du troisième trimestre.

Sources : AFP, RFI, L’Express

Elisabeth Studer – 28 août 2015 – www.leblogfinance.com


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