La Réserve fédérale américaine a annoncé mercredi qu’elle mettrait fin en mars à ses achats d’obligations sur les marchés et elle a ouvert la voie à trois hausses
d’un quart de point de ses taux d’intérêt d’ici la fin 2022, confirmant ainsi la fin de la politique de soutien mise en oeuvre au tout début de la pandémie de COVID-19.
Ses nouvelles projections économiques prévoient une inflation de 2,6% l’an prochain, contre 2,2% prévu en septembre, et une baisse du taux de chômage à 3,5%.
Sur cette base, la médiane des prévisions de ses responsables suggère une remontée de l’objectif de taux des fonds fédéraux (“fed funds”), actuellement quasi nul, à 0,9% d’ici la fin 2022 puis à 1,6% en 2023 et à 2,1% en 2024, afin de ramener l’inflation à l’objectif de 2% qu’elle s’est fixé.
La remontée des taux, explique la Fed dans le communiqué publié à l’issue de deux jours de débats sur la politique monétaire, dépendra désormais uniquement de l’évolution du marché de l’emploi.
“L’inflation ayant dépassé 2% depuis un certain temps, le Comité prévoit qu’il sera approprié de maintenir” les taux actuels quasi nuls jusqu’à ce que le marché du travail ait renoué avec le plein emploi, dit le communiqué.
La Fed confirme ainsi être désormais pleinement engagée dans la normalisation de sa politique monétaire après les mesures exceptionnelles mises en oeuvre depuis mars 2020 pour soutenir l’économie face à l’impact de la crise du coronavirus.
Si le taux de chômage aux Etats-Unis a continué de baisser en novembre pour revenir à 4,2%, au plus bas depuis février 2020, l’inflation s’est encore accélérée pour atteindre 6,8% en rythme annuel, son rythme le plus élevé depuis 1982.
L’irruption du variant Omicron du coronavirus le mois dernier constitue par ailleurs une nouvelle source d’incertitude que la Fed est forcée de prendre en compte, alors que ses responsables ont régulièrement revu à la baisse ces derniers mois l’impact potentiel de la pandémie sur l’économie.
Le président de la Fed, Jerome Powell, doit commenter les décisions du FOMC lors d’une conférence de presse à partir de 19h30 GMT.
Sur les marchés financiers, le rendement des bons du Trésor à deux ans, le plus sensible aux anticipations des investisseurs en matière d’évolution des taux, montait à 0,7074% quelques minutes après le communiqué de la Fed, contre 0,673% peu avant.
L’indice Standard & Poor’s 500 de la Bourse de New York, lui, était repassé dans le vert et gagnait 0,45%; sur le marché des changes, le dollar s’appréciait face aux autres grandes devises (+0,23%). (Reportage Howard Schneider, version française Marc Angrand)