La Fed a augmenté ses taux de trois-quarts de points fin juillet, une hausse bien plus forte que le quart de point habituel.

« Des augmentations de taille similaire devraient être envisagées jusqu’à ce que nous voyions l’inflation diminuer de manière cohérente, significative et durable », a indiqué Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed, devant l’association des banquiers du Kansas.

« Il est absolument essentiel que nous continuions à utiliser nos outils de politique monétaire jusqu’à ce que nous réussissions à ramener l’inflation à notre objectif de 2% », a-t-elle souligné.

L’inflation a atteint en juin 6,8% sur un an, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed, et 9,1% selon l’indice CPI.

Mme Bowman évoque « un risque important d’inflation élevée l’année prochaine pour les produits de première nécessité, notamment la nourriture, le logement, le carburant et les véhicules ».

D’autant plus que le marché du travail, lui aussi, reste tendu, avec une pénurie de main d’œuvre.

Cependant, « un aspect du marché du travail qui ne s’est pas redressé est la participation », relève la gouverneure : « Près de quatre millions de personnes (en) sont toujours absentes ».

Le marché du travail a montré en juillet un dynamisme inattendu, et le pays a désormais retrouvé les 22 millions d’emplois détruits avec la pandémie, tandis que le taux de chômage est retombé à 3,5%, comme en février 2020. Mais le taux de participation reste stable, à 62,1%, contre 63,4% en février 2020.

Le marché du travail devrait rester « solide » malgré la hausse des taux directeurs de la Fed, selon Mme Bowman, qui avertit cependant d’« un risque que nos actions ralentissent les créations d’emplois, voire réduisent l’emploi ».

Cependant, elle juge que « la plus grande menace pour la vigueur du marché du travail est une inflation excessive », qui pourrait conduire à « une période prolongée de faiblesse économique couplée à une inflation élevée, comme (…) dans les années 1970 ».

La contraction du PIB aux deux premiers trimestres de 2022 « est peut-être une indication que nos mesures (…) ont l’effet escompté ». Elle n’envisage pas de récession, mais « une reprise de la croissance » au second semestre, suivie d’« une croissance modérée en 2023 ».

Les taux de la Fed se situent entre 2,25 et 2,50%.