La Russie envahit l’Ukraine, l’Europe prévoit son drone… pour 2029

Alors que Poutine attaque l’Ukraine, la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont lancé le programme de drones de surveillance Eurodrone. Cependant, les drones ne seront opérationnels qu’en 2029 au plus tôt.

Jouez hautbois, résonnez musettes: décolle enfin. , maître d’œuvre du projet de futur drone de surveillance européen, . L’Allemagne recevra sept systèmes de trois drones, l’Italie cinq, et la France et l’Espagne quatre chacune. Bonne nouvelle pour la défense européenne? C’est à voir. Signé le jour même du lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le contrat prévoit une première livraison… en 2029, soit dans sept ans.

Une date tellement lointaine –d’aucuns diraient ubuesque- qu’elle ne figure même pas dans le communiqué officiel d’Airbus. Il faut aller la chercher sur le site de l’avionneur, qui la conditionnait d’ailleurs à une signature du contrat en 2021. « Vu la complexité du schéma industriel, le scénario d’une première livraison dans la décennie 2030 n’est clairement pas à exclure », assure un familier du programme.

Depuis son lancement en mai 2015, le projet d’Eurodrone a multiplié les déconvenues. Un débat entre la France, qui voulait une architecture à un seul moteur, et l’Allemagne, qui en désirait deux, a longtemps paralysé le projet, jusqu’à ce que Berlin obtienne gain de cause. Le projet a ensuite été plombé par les désaccords entre Etats clients sur le partage industriel, puis par une première offre financière d’Airbus (plus de 10 milliards d’euros) jugée inacceptable. Le prix final est de l’ordre de 7 milliards d’euros, soit un prix unitaire, développement compris, de 118 millions d’euros par drone.

Les Reaper, à titre de comparaison, reviennent à environ 73 millions d’euros pièce, selon un (887 millions pour 12 appareils). L’incapacité de l’Espagne à dégager les moyens financiers nécessaires a aussi retardé le projet de plusieurs mois. Prévue initialement en 2020, l’entrée en service de l’Eurodrone arrivera donc avec quasiment dix ans de retard sur le calendrier initial.