Le Maroc développe son agriculture en dépit du réchauffement climatique, en misant sur la multiplication des barrages. L’irrigation capte 80 % de l’eau consommée au Maroc. Un pari risqué que le royaume est en train de perdre.
Les récoltes sont menacées par la sécheresse. En 2022, la production de céréales baissera d’un tiers, voir plus, par rapport à 2021. Un million d’hectares n’a pas été labouré, sur un total de 4,5 millions pour la récolte 2021. Après la mise en place en février 2022 d’un plan d’aide d’urgence de 950 M€, le gouvernement va probablement devoir rédiger une loi de finances rectificative pour tenir compte du manque à gagner. Car le secteur agroalimentaire génère 21% du PIB (14% pour l’agriculture) et représente 39% des emplois.
La pénurie touche également les villes. De nombreux villages devront être alimentées par camions citernes. Marrakech, Oujda, Agadir, Casablanca pourraient connaître des situations de pénurie d’eau potable.
Pour aider le pays à sortir de cette situation critique, la Banque mondiale a accordé le 26 mars 163 M€ pour aider le Maroc à améliorer sa gestion hydrique. Parallèlement, le gouvernement a mis en place des mesures de rationnement.
L’avenir s’annonce sombre car les prévisions anticipent un recul de 10 à 30 % des précipitations d’ici 2050. Les barrages ne suffiront pas.
Le Maroc à lancé en 2020 un plan d’investissements de 10 milliards d’euros dans la constructions de retenues d’eau, d’usines de dessalement et d’épuration. Mais il faudra du temps pour en voir les effets. Déjà, les chantiers de deux usines de dessalement et d’une quinzaine de barrages ont pris du retard.