Le nouvel A330-800 a décollé pour la première fois de Toulouse

L’avionneur européen Airbus a franchi une étape clé dans le développement de son programme A330neo avec le vol inaugural de l’A330-800. Ce nouvel appareil a quitté la piste de l’aéroport Toulouse-Blagnac mardi matin à 10h30 pour une mission d’évaluation en conditions réelles d’une durée de quatre heures. Ce vol marque le début d’une campagne d’essais visant à obtenir la certification de l’appareil avant son entrée en service.

Un concurrent direct du Boeing 787 sur le segment des long-courriers

L’A330-800 constitue la version la plus compacte de la famille A330neo, une gamme qui ambitionne d’apporter aux opérateurs une alternative efficace au Boeing 787. Conçu pour des liaisons intercontinentales, cet appareil offre une autonomie de 15 000 kilomètres en configuration standard et peut transporter jusqu’à 406 passagers dans une cabine optimisée. En configuration tri-classe, sa capacité est de 257 sièges, répondant ainsi aux exigences des transporteurs opérant sur des routes long-courriers à la demande fluctuante.

Des performances améliorées grâce aux avancées technologiques

Dérivé du best-seller A330, dont plus de 1 400 exemplaires sont en service, l’A330-800 bénéficie des innovations développées pour l’A350 XWB. Son fuselage de 58,8 mètres, couplé à une envergure de 64 mètres, lui permet d’optimiser l’aérodynamisme et d’améliorer l’efficacité énergétique. Les ailes redessinées et les réacteurs Rolls-Royce Trent 7000 de dernière génération assurent une réduction de la consommation de carburant pouvant atteindre 25 % par rapport aux générations antérieures.

Selon Crawford Hamilton, directeur marketing du programme A330, l’objectif de cet appareil est d’offrir aux compagnies aériennes la possibilité de développer des liaisons sans escale entre des hubs stratégiques. « Grâce à son autonomie étendue, il est adapté aux liaisons reliant l’Asie du Sud-Est à l’Europe ou à la côte ouest des États-Unis, des marchés en forte demande », a-t-il précisé.

Une stratégie axée sur l’optimisation des coûts d’exploitation

Airbus met en avant les économies opérationnelles de l’A330-800 par rapport à ses concurrents. Son coût d’exploitation par siège est estimé à environ 7 % inférieur à celui du Boeing 787, un argument clé pour séduire les transporteurs soucieux de rentabilité. L’avionneur mise également sur une maintenance rationalisée, grâce à la compatibilité de l’appareil avec les infrastructures et équipements déjà en place pour l’A330 classique.

Un carnet de commandes en attente de consolidation

Bien que l’A330-900, son modèle jumeau de plus grande capacité, ait déjà obtenu sa certification et s’apprête à entrer en service avec TAP Air Portugal, l’A330-800 affiche pour l’instant un carnet de commandes plus modeste. Deux compagnies aériennes ont confirmé leur engagement pour ce modèle : Kuwait Airways a signé pour huit exemplaires en octobre 2018 et Uganda Airlines pour deux unités en juillet de la même année.

Le programme d’essais en vol de l’A330-800 comprendra environ 300 heures de tests destinés à valider les performances de l’appareil avant la certification prévue en 2019. Les premières livraisons interviendront l’année suivante, ouvrant ainsi une nouvelle phase commerciale pour ce modèle qui doit encore convaincre davantage de transporteurs de son potentiel. Selon François Kubica, ingénieur en chef du programme A330neo, « les compagnies attendent souvent de voir un appareil en service avant d’en commander, et nous nous attendons à une montée en puissance progressive des ventes, notamment pour remplacer les A330-200 actuellement exploités par de nombreux opérateurs ».

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