Le secteur des cosmétiques de luxe et des parfums continue de briller

Le rachat d’Aesop par L’Oréal, la création d’un pôle dédié aux cosmétiques et aux parfums par Kering, et le projet de cotation de Coty à Paris illustrent la vitalité d’un marché en plein essor.

Les égéries de L’Oréal Paris, dont Kendall Jenner, Eva Longoria et Yseult, défileront ce dimanche 1er octobre en robes de créateurs, arborant des maquillages sophistiqués sur le parvis de la tour Eiffel, en plein cœur de la Fashion Week parisienne. Cet événement, ouvert au grand public et largement relayé sur les réseaux sociaux, met en lumière l’importance croissante de l’industrie de la beauté aux côtés de la mode et du luxe, actuellement en tête des marchés boursiers parisiens.

De nombreuses manœuvres stratégiques sont en cours, impliquant des acteurs clés tels que Kering, Richemont, LVMH et L’Oréal, pour n’en nommer que quelques-uns.

Fusions et acquisitions en abondance

Le 30 août dernier, le leader mondial de la beauté, L’Oréal, a finalisé l’acquisition de la marque australienne Aesop pour 2,4 milliards d’euros. Cette marque axée sur des pratiques éthiques s’est imposée sur le marché des soins de beauté haut de gamme, avec des produits vendus entre 60 et 100 euros. Elle a généré un chiffre d’affaires de 537 millions d’euros en 2022. Cyril Chapuy, président de L’Oréal Luxe (qui détient des marques telles qu’Yves Saint Laurent, Lancôme et Kiehl’s), prévoit qu’Aesop rejoindra rapidement le club des marques milliardaires.

Selon Loïc Morvan, analyste financier chez Bryan, Garnier & Co, « La beauté est un marché en croissance qui aiguise les appétits, tout particulièrement dans le secteur des parfums. » Les chiffres de McKinsey publiés en mai confirment cette tendance. Le secteur, qui englobe les soins de la peau, les soins capillaires, le maquillage et les parfums, devrait rester extrêmement attractif.

Amaury Saint Olive, directeur associé au bureau de Paris, souligne que « La beauté suscite un intérêt croissant des investisseurs », en raison des perspectives de croissance et des marges bénéficiaires. Cette bataille ne fait que commencer, avec de nouvelles fusions et acquisitions en perspective. Christine Durroux, consultante à The Arcane, explique que de nombreuses marques créées avant la crise sanitaire sont désormais sur le marché, et après la chute brutale de 2020, beaucoup sont à vendre.

Selon McKinsey, l’industrie de la beauté générera 580 milliards d’euros de revenus d’ici 2027, contre 470 milliards en 2023, grâce à une forte demande de parfums. Cette croissance devrait profiter davantage au secteur de la beauté premium, qui devrait progresser de 8 % par an, tandis que le marché de masse devrait se contenter de 5 %. Les ventes de produits de beauté de luxe devraient doubler, atteignant 40 milliards d’euros sur la période. Le secteur du super luxe, dont les marques affichent déjà des marges « de 15 à 25 % en moyenne », devrait également connaître une croissance significative.

L’avenir de l’industrie de la beauté s’annonce prometteur, avec des mouvements stratégiques tels que l’acquisition récente de Creed par Kering. Cette marque de « haute parfumerie » affiche un bénéfice brut de 60 %, un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros et des prix pouvant atteindre 450 euros. Elle a été rachetée pour un montant estimé entre 2,5 et 3,5 milliards d’euros. Cette acquisition a marqué la première initiative stratégique de Kering Beauté, qui vise « le segment le plus exclusif » du marché.

LVMH, bien que déjà en tête du marché avec des marques telles que Dior et Sauvage, n’entend pas rester inactif. Le groupe a récemment remanié sa division beauté et vise à accroître sa présence mondiale dans ce secteur en croissance continue.

Richemont, le géant suisse du luxe, a également annoncé son intention de reprendre les activités beauté de ses marques. Cette décision a secoué Interparfums, un spécialiste de la production et de la distribution de parfums sous licence, dont le cours de Bourse a chuté. Coty, quant à lui, envisage une deuxième cotation à Paris pour célébrer son 120e anniversaire.

Alors que l’industrie de la beauté continue d’évoluer, le futur s’annonce passionnant pour les investisseurs et les consommateurs, avec une pléthore de produits et de marques de qualité supérieure disponibles sur le marché.