Le Slip français signe avec Evian une campagne de pub culottée

Mais que vient faire Evian dans Le Slip Français ? La marque d’eau minérale (Danone) a dévoilé hier une collaboration estivale avec la start-up lors de l’inauguration de sa nouvelle boutique de sous-vêtements, rue des Abbesses, à Paris. Ensemble, ils lancent une collection «co-brandée» de slips et d’espadrilles pour adultes et enfants. On trouve aussi trois modèles de tee-shirts sur lesquels il y a, selon la taille, un homard ou une crevette, un château de la Renaissance ou un château de sable et un paquebot ou un bateau en papier.

«Cela offre au Slip Français, qui n’a pas de budget publicité, l’exposition média d’une grande marque, explique Marielle Durandet, vice-président de l’agence BETC à l’origine cette union. Pour Evian, c’est l’occasion d’être connecté à une marque dans l’air du temps, très présente sur les réseaux sociaux.» Quatre ans après sa création, le fabricant de sous-vêtements made in France compte pas moins de 65.000 fans sur Facebook, 12.000 followers sur Twitter ou encore 9.000 abonnés sur Instagram.

Esprit potache et opportunisme

Le rapprochement entre les deux marques s’est fait un peu par hasard. «Nous faisions une série de photos avec un plongeur adulte en bas, enfant en haut, lorsque cette idée nous est venue, car il portait un Slip Français», raconte Marielle Durandet. Après tout, le slogan de la marque d’eau minérale, «Vivons jeune», correspond à l’esprit potache de la start-up. En 2012, celle-ci s’est fait connaître en parodiant le slogan du candidat Hollande à l’élection présidentielle: «Le changement de slip, c’est maintenant». Depuis, la jeune entreprise continue d’utiliser le filon de l’humour pour se faire connaître. Tous les modèles de sa ligne classique portent, par exemple, le nom d’un sous-marin français: Le Foudroyant, Le Téméraire, Le Conquérant, Le Terrible… Son site Internet commercialise aussi un slip «qui sent bon». «Le parfum microencapsulé persiste jusqu’à 15 ou 20 lavages, en respectant les indications», est-il précisé.

Le patrimoine français d’abord

Depuis sa création, en 2011, son créateur, Guillaume Gibault parie sur le co-branding pour développer sa notoriété sans dépenser un euro. Comme avec Agnès B, Aigle, Claudie Pierlot et même Vélib, les vélos en libre-service de Paris. Cette année, il espère doubler son chiffre d’affaires, à 3 millions d’euros. «Nous choisissons toujours des partenaires qui font partie du patrimoine français, explique ce trentenaire diplômé d’HEC. Et d’ajouter, non sans malice: on se voit comme un créateur de contenu, des touche-à-tout sans limites.» Le marketing viral permet de colporter le message à l’instar de Michel&Augustin dans l’alimentaire. Dès aujourd’hui, par exemple, la start-up propose sur son site un «pack tricolore» pour le 14 juillet, livrable dans Paris le jour même à vélo par Nicolas, l’égérie de la marque. Pour relayer l’opération, celle-ci a créé le hashtag #slipillico. Culotté, comme d’habitude!

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