Le train à hydrogène d’Alstom fera ses débuts pour la première fois en France

Le train à hydrogène Coradia iLint va réaliser de ce mercredi 1er février à vendredi ses premières expérimentations sur réseau ouvert en France, ont annoncé le constructeur Alstom et la région Centre-Val de Loire lors d’une présentation du modèle à Loches (Indre-et-Loire).

L’expérimentation financée à hauteur de 300.000 euros par la région vise à poser les premiers jalons d’une future certification en France de ce modèle, déjà en service commercial depuis septembre 2018 en Allemagne.

« Sur nos lignes du quotidien, nous devons remplacer nos (trains) diesel. Nous sommes en discussion avec Alstom. (…) On peut réfléchir à les acheter à l’horizon de cinq ans », a indiqué le président de la région François Bonneau, depuis la gare de Loches, où était présenté le train.

Ce train est « adapté aux petites lignes » et « permettra un nouvel aménagement du territoire », qui ne se fera plus forcément autour des grandes métropoles, a-t-il ajouté.

Quatre autres régions ont commandé les trains à hydrogène français

Quatre autres régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie) ont déjà commandé les premiers trains à hydrogène français actuellement en cours de mise au point, qui seront plus lourds et bimodes hydrogène/électrique.

La région Centre est quant à elle intéressée par la version plus simple et plus légère, uniquement à hydrogène, dont une vingtaine d’exemplaires est déjà exploitée en Allemagne.

Présenté en Touraine dans une livrée bleu électrique, le Coradia iLint fonctionne grâce à une traction électrique assurée par une pile à combustible à hydrogène.

Conçue spécialement pour une utilisation sur des lignes non électrifiées, comme c’est le cas pour la ligne Tours-Loches sur laquelle auront lieu les trois jours d’essais, la rame peut transporter 120 passagers.

Des trains à hydrogène en circulation d’ici 4 à 5 ans

« On croit en cette technologie, on pense que c’est l’avenir de la mobilité propre », a déclaré Jean-Baptiste Eyméoud, directeur général d’Alstom France, rappelant que 50% du réseau français n’est pas électrifié.

Selon Alstom, environ 1.200 trains diesel circulent actuellement en France et seront à remplacer entre 2028 et 2038.

« Il faut faire la démonstration que ça marche dès maintenant, car les cycles ferroviaires sont longs. Il faut que les autorités organisatrices, comme les régions, aient cette corde à leur arc au moment de remplacer leurs trains diesels », a expliqué Olivier Delecroix, le directeur commercial France du constructeur.

Alstom espère voir ces trains à hydrogène circuler en France « d’ici quatre à cinq ans ».