Le vollailer Doux renaît de ses cendres grâce au saoudien Almunajem

Pour une fois les critiques ne vont pas fuser parce qu’un investisseur des pays du Golfe s’empare d’une entreprise française. Bien au contraire …

C’est même avec un certain soulagement que salariés et politiques saluent l’entrée au capital de Doux – le volailler implanté dans le Finistère – du groupe saoudien Almunajem. Lequel, partenaire de Doux depuis 40 ans, convertit une créance en participation. A noter : le volailler réalise 80% de son chiffre d’affaires à l’international à l’heure actuelle, tout particulièrement dans les pays du Golfe.

Almunajem, groupe familial diversifié dans le secteur de l’agroalimentaire, a décidé de « convertir sa créance et de souscrire à une augmentation de capital, représentant in fine 25% du capital » du volailler, précise un communiqué de Doux. Cette décision s’inscrit dans le cadre des accords passés avec D&P, principal actionnaire , lequel détient 75% du capital.

Almunajem « confirme ainsi son engagement stratégique […] de contribuer à l’objectif de pérennisation des activités industrielles et des marques du groupe », se réjouit Doux dans un communiqué.

Un soulagement qui intervient après les nombreuses incertitudes qui ont entouré la participation effective du Saoudien. L’opération confirme la véritable renaissance industrielle du groupe breton. Placé en redressement judiciaire en 2012 et fortement endetté, Doux avait bien failli disparaître. Après avoir supprimé un millier d’emploi, il avait par la suite présenté un plan de continuation de son activité.
Lequel prévoyait notamment une recapitalisation et une redistribution des participations des différents actionnaires. Selon le projet initial, la famille Doux devait voir ses parts diminuer de 80 à 22,5%, le Saoudien devant quant à lui obtenir un quart du capital.

Début novembre 2013, Doux, alors détenu à 80 % par la famille Doux et à 20 % par BNP Paribas, avait indiqué que  »les différentes parties » étaient  »sur le point de signer » un accord en vue d’une entrée à son capital du groupe saoudien et de la holding de la famille Calmels, D&P.

Mais, à la fin de ce mois de novembre 2013, les syndicats du volailler avaient indiqué que Al-Munajem n’entrerait pas au capital du groupe breton avant février ou mars 2014. « Tant que la dette brésilienne n’est pas réglée, Al Munajem ne va pas entrer au capital », avait ainsi déclaré Yannick Guéhenneux, élu FO au comité central d’entreprise de Doux.

« Al Munajem ne rentrerait au capital que fin février, début mars », avait assuré pour sa part Nadine Hourmant, déléguée centrale FO, cette dernière estimant que le groupe saoudien attendait de connaître exactement le montant du passif brésilien avant de s’engager plus.

Une déclaration qui intervenait alors que la filiale de Doux au Brésil, Frangosul, gérée par le géant brésilien de la viande JBS en échange d’un loyer avec possibilité de rachat, demeurait fortement endettée.

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 23 octobre 2014


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