L’EI prend le dernier point de passage entre la Syrie et l’Irak

Après Palmyre, les jihadistes de l’EI se sont emparés d’un point de passage entre l’Irak et la Syrie, le dernier qui était encore aux mains du régime syrien, a-t-on appris jeudi.

Le régime syrien n’a plus aucun contrôle sur sa frontière avec l’Irak. Après Palmyre, les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) ont pris le contrôle du dernier point de passage entre la Syrie et l’Irak qui était encore aux mains des forces loyalistes, a rapporté jeudi 21 mai l’Obervatoire syrien des droits de l’Homme.

Les forces gouvernementales syriennes se sont retirées du point de passage d’Al-Tanf, désigné sous le nom d’Al-Oualid du côté irakien de la frontière. De l’autre côté se trouve la province irakienne d’Al-Anbar, que l’EI contrôle déjà à près de 80 %.

Désormais, les trois passages frontaliers avec l’Irak échappent au régime de Bachar al-Assad : celui de Boukamal est aussi aux mains de l’EI et le poste de Yaaroubié, plus au nord, est contrôlé par les forces kurdes.

Contacté par Reuters, un jihadiste de l’EI a confirmé la prise du point de passage, à 240 km de Palmyre, qui est tombée mercredi aux mains des islamistes.

Le groupe contrôle en effet la majeure partie des provinces de Deir Ezzor et Raqqa (nord), et a une forte présence à Hassaké (nord-est), Alep (nord) et Hama (centre). Il est aussi maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers de Syrie.

Homs et Damas peut-être bientôt menacées elles aussi

« Le fait que l’EI contrôle la moitié du territoire syrien (plus de 95 000 km2), signifie que le régime ne détient plus que 22 % du territoire », le reste étant aux mains d’autres groupes rebelles, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

« Même si l’EI s’est emparé de régions peu peuplées, cela signifie qu’il contrôle désormais une étendue géographique très importante qui lui permettra de menacer la Syrie profonde comme Homs et Damas », a-t-il dit vendredi à l’AFP.

Ailleurs en Syrie, les jihadistes d’Al-Qaïda et leurs alliés rebelles ont pris un hôpital de Jisr al-Choughour (nord-ouest) où étaient assiégés 150 soldats et leurs familles depuis près d’un mois, selon l’OSDH. « Des dizaines de soldats ont pris la fuite, d’autres ont été tués ou capturés. »

En outre, le père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque catholique du diocèse de Homs, a été enlevé jeudi dans son monastère avec un de ses collaborateurs par des hommes armés masqués, selon l’Oeuvre d’Orient.

AFP et Reuters