Le contrat de travail suppose un lien de subordination, qui comprend un salaire et une prestation de travail. L’employeur fournit du travail au salarié, celui-ci l’exécute et perçoit un salaire en contrepartie. Si l’employeur ne remplit pas sa part de marché en ne fournissant pas de travail au salarié, celui-ci peut demander une rupture du contrat de travail.
Quelles sont les obligations de l’employeur par rapport à son salarié?
L’article L1222-1 du Code du travail indique que le contrat de travail doit être exécuté de bonne foi. Le salarié doit donc exécuter les tâches qui lui sont confiées par l’employeur. Même lorsqu’il n’est pas présent dans l’entreprise (par exemple, s’il se trouve en congé maladie), le salarié doit respecter les règles édictées par son contrat de travail. Quant à l’employeur, il a l’obligation de s’assurer que ses employés s’adaptent à l’évolution de leur emploi. Il faut aussi qu’il mette à la disposition des salariés tout le matériel et les moyens nécessaires à l’exécution de leurs tâches. Il doit également leur fournir du travail.
Donner du travail à son salarié est donc une véritable obligation contractuelle qui se trouve la charge de l’employeur. Attention, il ne s’agit pas seulement de verser un salaire: l’employé doit avoir un vrai travail à effectuer.
Que peut faire l’employé lorsque l’employeur ne lui donne pas de travail?
Si l’employeur d’un salarié ne lui donne pas de travail, ce dernier a la possibilité de demander des dommages-intérêts. Il peut également rompre le contrat de travail de manière unilatérale, en indiquant à l’employeur que celui-ci ne remplit pas sa part du contrat: lui fournir du travail.
Lorsque le salarié rompt le contrat de travail pour cette raison, il faut savoir que la rupture est immédiatement effective: il n’y a pas de délai de préavis. Le salarié doit alors contacter le conseil des prud’hommes afin de leur expliquer la situation. Le conseil peut réagir de deux manières différentes:
- Ils estiment que la rupture de ce contrat de travail n’est pas justifiée et assimilent cela à une démission (le salarié n’a donc pas de droit à l’assurance-chômage).
- Ils considèrent que l’employeur a failli à son devoir en ne fournissant pas de travail au salarié (la rupture de contrat est donc acceptée et le salarié peut percevoir ses indemnités de licenciement).
Il faut savoir que le bureau des juges dispose d’un délai d’un mois pour rendre sa décision. Même si l’employeur a bien versé un salaire au salarié, il est en faute s’il ne lui a pas fourni de travail à effectuer. Il suffit de quelques jours sans travail pour que le salarié se tourne vers le conseil des prud’hommes.