Malgré l’inflation, pourquoi le prix de l’électricité reste faible en France

Même avec le nouveau tarif réglementé de l’électricité, limité à une hausse de 15% le 1er février, le prix de l’électricité reste en-dessous de 25 centimes le kilowattheure. Ces mécanismes pourraient toutefois coûter une dizaine de milliards aux finances publiques, selon les prévisions de Bercy.

Le 14 mars, la Commission européenne doit faire des propositions sur la fixation des tarifs de marché de l’électricité. Et ce alors qu’avec la météo clémente et les importations de précaution, le prix de marché (prix spot) est en net repli. Pourtant, la facture pour les particuliers en France a crû de 15 % en début d’année.

Ce prix étant réglementé, la courbe est quasi-plate par rapport à celle de l’Allemagne, où les ménages étaient jusqu’à présent directement exposés aux marchés. Mais tout a changé en ce début d’année, puisque la facture des Allemands a désormais aussi un plafond réglementé, à 40 centimes le kilowattheure (kWh) sur 80% de leur consommation. Il correspond, pour l’instant, peu ou prou au prix spot.

Ce qui n’est pas le cas en France, où le nouveau tarif réglementé, malgré sa hausse, reste sous 25 centimes le kWh. A l’arrivée, c’est le contribuable qui paye la différence.

Ce qu’il faut retenir 

La Commission veut revoir la corrélation entre les prix du gaz et de l’électricité 

Les prix spot de l’électricité sont établis en fonction de la dernière « centrale appelée » en Europe, souvent une centrale à gaz. Aujourd’hui, la Commission européenne réfléchit à un mécanisme qui découplerait les prix de l’électricité de ceux du gaz, trop dépendant de la Russie. Paris plaide pour une réforme dans les six mois.

Les plafonds et les boucliers tarifaires pourraient coûter une dizaine de milliards 

L’existence de prix réglementés et de boucliers tarifaires, en France et maintenant en Allemagne, permet de déconnecter la facture d’électricité ménages de celle des prix de marché. Selon les prévisions de Bercy, ces mécanismes pourraient coûter une dizaine de milliards aux finances publiques entre 2021-2024.

Les appels à la « sobriété énergétique » ont été efficaces

La hausse des prix de l’énergie contraint beaucoup de gros utilisateurs industriels (Ascometal, Duralex…) à limiter leur production. Bien que protégés, les particuliers ont eu aussi à limiter leur consommation de près de 10 %. Les appels à la « sobriété énergétique » ont été efficaces.