Marchés américains : USA : La croissance ralentit au T2, la consommation accélère

par Lucia Mutikani

WASHINGTON, 26 juillet (Reuters) – La croissance de l’économie américaine a ralenti moins qu’attendu au deuxième trimestre, la hausse des dépenses des ménages compensant l’impact négatif du recul des exportations et la contribution négative de l’évolution des stocks, montre la première estimation du produit intérieur brut publié vendredi.

Le PIB a progressé de 2,1% en rythme annualisé sur la période avril-juin, a annoncé le département du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 1,8%, après celle de 3,1% du premier trimestre.

Cette publication d’une croissance plus soutenue qu’attendu au deuxième trimestre intervient dans un contexte d’anticipations de baisse par la Réserve fédérale de ses taux directeurs de 25 à 50 points de base lors sa réunion de politique monétaire de la semaine prochaine.

L’accélération de la croissance de la consommation des ménages parallèlement à la bonne tenue du marché du travail pourrait toutefois remettre en cause la perspective d’une baisse des taux de 50 points de base tout comme celle d’un nouvel assouplissement d’ici la fin de cette année.

Les données sur la croissance au deuxième trimestre montrent par ailleurs un redressement de l’inflation, l’indice des prix core PCE, suivi de près par la Fed, ressortant en hausse de 1,8% au deuxième trimestre contre 1,1% sur les trois mois précédents et se rapprochant de l’objectif de la banque centrale de 2%.

Les exportations américaines ont chuté de 5,2% au deuxième trimestre tandis que les importations ont progressé de 0,1%, l’accroissement du déficit commercial qui en a résulté se traduit par une contribution négative du commerce extérieur à la croissance sur le deuxième trimestre de 0,65 point de pourcentage contre une contribution positive de 0,73 point de pourcentage sur les trois mois précédents.

Les stocks des entreprises n’ont augmenté parallèlement qu’au rythme que de 71,7 milliards de dollars sur le trimestre contre +116,0 milliards de dollars précédemment et leur moindre progression ampute la croisance du PIB de 0,86 point de pourcentage sur le trimestre.

La croissance des dépenses de consommation a accéléré à 4,3%, le rythme le plus élevé depuis le quatrième trimestre 2017, après +1,1% au trimestre précédent tandis que l’investissement des entreprises s’est contracté de 0,6%, son premier recul depuis le premier trimestre 2016, après un bond de 4,4% sur la période janvier-mars.

Le recul de l’investissement résulte en grande partie de la contraction des dépenses d’infrastructures, qui comprennent notamment les investissements dans les puits de pétrole et de gaz, et qui ont reculé de 10,6%.

Sur les marchés, les contrats à terme sur les trois indices majeurs de Wall Street ont brièvement réduit leur progression après ces chiffres et le rendement des Treasuries est monté à 2,1%, contre 2,07% avant la statistique tandis que le dollar a légèrement accentué ses gains face à un panier de devises de référence. (Marc Joanny avec Laetitia Volga, édité par Wilfrid Exbrayat)


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