Omicron : la France isole les cas contacts, même vaccinés; le Royaume-Uni durcit ses régles d’entrée dans le pays

Toute personne « contact » d’une autre, testée positive au nouveau variant du coronavirus, Omicron, devra être isolée même si elle est vaccinée, a indiqué samedi le ministère de la Santé français.

A Paris, quarantaine immédiate.

« Toute personne contact à risque d’un cas possible ou d’un cas confirmé du variant B1.1.529, indépendamment de son statut vaccinal, doit être considérée comme « contact à risque élevé » et doit ainsi être placée en quarantaine », selon le texte envoyé aux établissements et professionnels de santé et dont l’AFP a obtenu copie.

Actuellement, en France, où aucun cas confirmé de ce variant n’a encore été annoncé, si une personne est cas contact d’une personne infectée au coronavirus, elle ne doit s’isoler sept jours que si elle n’est pas vaccinée ou que son schéma vaccinal est incomplet et/ou qu’elle est immunodéprimée, selon l’Assurance Maladie.

L’inquiétude croissait samedi en Europe face à ce nouveau variant du coronavirus, avec l’annonce vendredi d’un cas confirmé en Belgique, suivi de deux cas rendus publics samedi au Royaume-Uni.

En Allemagne un cas suspect a été répertorié chez une personne récemment rentrée d’Afrique du Sud tandis qu’aux Pays-Bas 61 passagers arrivés vendredi à bord de deux vols en provenance d’Afrique du Sud ont été testés positifs au Covid-19.

Le nombre de cas de Covid-19 répertoriés en France continuait d’augmenter samedi avec 37.218 nouveaux cas en 24 heures, un plus haut en sept mois, et 1.563 malades en réanimation.

A Londres, PCR obligatoire et isolement dès l’arrivée

Outre-Manche, le Premier ministre britannique Boris Johnson a aussi annoncé samedi soir durcir les mesures d’entrée dans son pays afin de ralentir la propagation du variant Omicron du coronavirus, dont deux premiers cas ont été détectés au Royaume-Uni. « Nous demanderons à toute personne entrant  de passer un test PCR » deux jours après son arrivée « et de s’isoler jusqu’à ce qu’elle ait le résultat » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, où il a également annoncé que le port du masque serait à nouveau obligatoire dans les magasins et les transports.

Jusqu’ici, seul un test antigénique était demandé deux jours après l’arrivée des voyageurs internationaux, et aucun isolement jusqu’aux résultats.

Outre-Manche, les deux cas identifiés sont « liés (entre eux) et à un voyage en Afrique australe », selon un communiqué du ministère de la Santé, à Londres. L’un d’eux a été détecté dans la ville de Nottingham (centre de l’Angleterre) et l’autre à Chelmsford (est de Londres), ont précisé les autorités sanitaires.

Dix pays ont été placés sur « liste rouge » ces dernières heures par les autorités britanniques : six vendredi (Afrique du sud, Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe et Botswana) et quatre autres samedi (Malawi, Mozambique, Zambie et Angola). A partir de dimanche, seuls les résidents britanniques en provenance de ces pays seront acceptés. Les personnes qui en sont arrivées au cours des dix derniers jours doivent s’isoler et subir un test PCR.

A la veille du week-end, l’Europe avait appelé à la suspension des liaisons aériennes vers les pays où le nouveau variant, rebaptisé Omicron et qualifié de « préoccupant » par l’OMS, a été détecté

Le Royaume-Uni a été parmi les pays les plus durement touchés par le Covid-19, avec 144.500 décès depuis le début de la pandémie. Le nombre de cas reste élevé – plus de 50.000 dans les dernières 24 heures vendredi – mais plus de 80% des personnes âgées de 12 ans et plus ont reçu une double dose de vaccin, et presque 30% ont eu une troisième dose.

Au début de la pandémie, le gouvernement britannique a été très critiqué pour avoir tardé à durcir les restrictions sur les voyages et gardé ses frontières ouvertes alors que les taux d’infection montaient en flèche. Il a cette fois décidé d’agir dès l’annonce du nouveau variant puis de cas liés au variant Omicron sur son sol.

Lors de sa conférence de presse, Boris Johnson a par ailleurs annoncé le retour du masque obligatoire dans les magasins, où ils n’étaient plus obligatoires, contrairement aux transports en commun -où la mesure est inégalement respectée- afin de « renforcer notre protection contre ce variant ». Même si « nous ne savons pas encore quelle sera l’efficacité du vaccin contre le variant Omicron », « la campagne de rappel sera « intensifiée », a-t-il ajouté, en réduisant la période entre la deuxième et la troisième dose et en élargissant les groupes éligibles.

Plus tôt dans la journée, le scientifique britannique qui a dirigé les recherches sur le vaccin d’Oxford/AstraZeneca contre le coronavirus, Andrew Pollard, avait affirmé qu’un nouveau sérum pourrait être développé « très rapidement » contre le variant Omicron.

Il a cependant estimé que les vaccins actuels devraient fonctionner contre la nouvelle souche jugée « préoccupante » par l’OMS, mais que cela ne serait certain que dans les semaines à venir.