Paiements à l'étranger : comment réduire ses frais bancaires ?

Commissions d’achat ou de retrait, frais de change, surcharges locales : les paiements à l’étranger occasionnent de nombreux frais. Ce qu’il faut savoir sur les différentes couches de tarification, afin de réduire ces frais.

Plusieurs banques s’affichent volontiers comme les moins chères à l’étranger. Mais de quel paiement à l’étranger parle-t-on ? Il faut tout d’abord différencier deux zones : à l’intérieur ou à l’extérieur de la zone euro. En effet, suite à l’introduction de la monnaie unique, les banques n’ont plus la possibilité de pratiquer des tarifs différents entre la France et le reste de la zone euro. Si, dans votre banque, les paiements par carte bancaire sont gratuits en France, alors ce sera la même chose pour régler un achat chez un commerçant en Allemagne ou en Espagne.

Idem pour les retraits au distributeur : s’ils sont payants en dehors du réseau interne de votre banque, dès le premier ou à partir du 6e retrait du mois, ce sera la même chose en Belgique ou en Irlande. Bien entendu, il vous sera moins facile de trouver votre distributeur habituel du Crédit Agricole ou de la Caisse d’Epargne mais, en théorie, ce sont les mêmes principes de tarification qui sont appliqués. En revanche, en dehors de la zone euro, les frais sont bien plus importants !

Frais de retrait et frais d’achat

Selon nos relevés de tarifs bancaires, en dehors de la zone euro, un paiement par carte en devise locale, d’un montant équivalent à 200 euros, vous sera facturé par votre banque en moyenne 5,30 euros, la Bred étant la moins-disante, à 3 euros, et la BPE la plus chère, à 10,10 euros. Toutes les banques vous feront payer cette opération, de façon plus ou moins onéreuse. Cette commission est le plus souvent calculée en pourcentage du montant d’achat. Les banques traditionnelles y ajoutent parfois un montant fixe, un montant minimum et/ou un montant maximum. Du côté des banques en ligne, l’opération est le plus souvent facturée 2%, Boursorama et BforBank étant les moins gourmandes, à 1,95%.

Voir les relevés compararifs des paiements à l’étranger et des retraits au distributeur hors zone euro

Certaines banques proposent des formules permettant de supprimer ces frais. Par exemple, la formule Premium chez Monabanq permet d’être éxonéré des frais à l’étranger dans la limite de 50 paiements et 25 retraits par an. Par ailleurs, dans plusieurs enseignes, le fait d’opter pour une carte très haut de gamme permet d’éviter les frais sur les retraits et de réduire les frais sur les paiements à l’étranger, voire de bénéficier de la gratuité totale dans certains Crédits Agricoles (en Bretagne et en Ile-de-France) et Crédits Mutuels (Sud-Ouest, Massif Central et Bretagne).

Certaines banques, en particulier les caisses régionales frontalières, prévoient des tarifs préférentiels sur certaines destinations. Exemple : la gratuité pour les paiements et retraits en Suisse pour les clients du Crédit Mutuel Centre Est Europe.

Les comptes de paiement

Pour gommer ces frais sans s’offrir une carte premium, il est possible de se tourner vers certaines néobanques ou autres comptes de paiement, comme C-zam et N26. Revolut et Ferratum Bank proposent en prime un compte multidevises. En revanche, ces offres sont généralement moins compétitives que celles des banques en ce qui concerne les retraits de devises au distributeur !

Taux de change

Le taux de change, utilisé pour convertir un montant d’une devise à une autre, comporte une part de frais qu’il est toujours difficile à appréhender. Elle saute aux yeux quand on consulte les cours d’achat et de vente d’une devise dans un bureau de change. Par exemple, en cette fin juillet, pour obtenir des dollars américains, le cours d’achat est à 1€ pour $ 1,112 et le cours de vente à 1€ pour $ 1,1950. Ainsi, changer 1 000 euros vous permet d’obtenir 1 112 dollars, qui deviendront 930,55 euros si vous les changez aussitôt en euros.

C’est cet écart entre le cours d’achat et de vente qui constitue la rémunération de l’intermédiaire. En plus de ce taux de change, certaines opérations peuvent prévoir une commission de change qui permet à l’opérateur d’introduire une composante fixe dans ses frais. On retrouve typiquement ces frais dans les virements internationaux.

Pour économiser sur le taux de change, autant le dire tout de suite, c’est compliqué ! Car les banques ne communiquent pas aisément les taux pratiqués à leurs clients. Les réseaux internationaux de carte bancaire se veulent rassurant. Mastercard affirme retenir le taux de change, « donné par la Midland Bank de Londres » de « la veille de la transaction ». Visa affirme pour sa part que le taux utilisé est celui « en vigueur à la date à laquelle la transaction a été traitée par Visa ». Et que les « devises moins courantes sont converties en deux étapes », via une conversion intermédiaire.

Conseils

Privilégiez les pratiques de bons sens : éviter de faire du change en espèces dans les aéroports ou dans les hôtels, des endroits réputés pour pratiquer des taux de change désavantageux. Eviter également de payer un commerçant avec des billets en euros, avec un rendu de monnaie locale.

Surcharge locale

Enfin, sur les retraits dans un distributeur automatique à l’étranger, la banque propriétaire de l’automate peut inclure sa propre commission sous forme d’un montant fixe ou proportionnel. Selon les pays et les réglementations locales, le montant de cette surcharge locale sera clairement indiqué avant ou pendant l’opération de retrait, voire pas du tout.

Pour économiser sur ces frais, pas d’autres choix que d’essayer différents distributeurs dans différentes enseignes pour trouver le mois cher. Sur votre relevé de compte, vous ne verrez le plus souvent que le montant total du retrait, commission locale incluse. Par exemple : 103 dollars pour un retrait de 100 dollars. Ou 50.300 yens à la place de 50.000 yens.

Banques internationales et accords entre banques

Vous pouvez éviter la surcharge locale si vous êtes client d’une banque internationale, du type HSBC, en privilégiant les retraits dans cette même enseigne. Il existe par ailleurs des accords internationaux entre réseaux, à l’image de BNP Paribas et de la Global Alliance, ce qui permet là encore d’effectuer des retraits sans surcharge.

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