« On peut discuter de soutien et d’aide à la région Ile-de-France » pour « éviter » une hausse trop importante du passe Navigo
, que la région envisage de passer à 90 euros, a estimé lundi le ministre des Transports, Clément Beaune.
« Une discussion est encore en cours », a-t-il détaillé sur RMC, promettant de « tout faire pour éviter » une hausse trop importante des tarifs de l’abonnement mensuel aux transports en commun en région parisienne. Le passe Navigo est actuellement à 75,20 euros.
Dans une lettre datée du 25 novembre et que l’AFP a consultée dimanche, la présidente LR de l’autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse a évoqué la possibilité d’une hausse du Navigo à 90 euros face selon elle au « blocage du gouvernement ».
Elle y évoque « un contexte inédit d’envolée des coûts de fonctionnement des transports franciliens, liée à la crise énergétique ».
Une autre piste prévoit une augmentation à 80,80 euros si le Parlement vote une hausse de la contribution des entreprises, via un amendement au projet de loi de finances (PLF), mais le gouvernement s’oppose à une augmentation des impôts sur les entreprises.
Auparavant Valérie Pécresse, qui préside également la région Ile-de-France, avait un temps agité la menace d’un abonnement mensuel à 100 euros, puis elle avait dit espérer 80 euros.
Actuellement, les collectivités locales financent les transports franciliens à hauteur de 12%, les voyageurs 38% et les entreprises 50%.
« Je ne vais pas commenter » les documents internes d’IDFM mais « je ne souhaite pas qu’on ait des hausses de cette nature et on va tout faire pour les éviter », a réagi M. Beaune. « Il n’y a aucune justification à ce qu’on passe le Navigo à 100 euros », a-t-il estimé.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a de son côté assuré que l’Etat allait pouvoir discuter avec la région pour « identifier les voies et moyens pour éviter une hausse aussi importante que celle qui a été citée ».
« Ce n’est pas le moment, certainement pas pour une hausse aussi forte », a-t-il ajouté sur France Inter, rappelant que « la décision finale » revenait toutefois à Mme Pécresse « qui peut appuyer sur le bouton ou ne pas le faire ».
« Le budget de la région sera voté d’ici une quinzaine de jours » et « on peut utiliser ces jours pour éviter » une « situation intenable » pour les usagers, a estimé Clément Beaune.
Mme Pécresse a évalué à 950 millions d’euros les surcoûts d’exploitation des transports franciliens en 2023 en raison de l’explosion prévisible des tarifs de l’électricité.