Pause estivale en vue à la Bourse de Paris, à l'ombre de l'euro (Bourse Hebdo)

Avec une saison des résultats qui s’achève, des indicateurs clairsemés et beaucoup d’investisseurs en vacances, les places européennes pourraient enfin s’offrir une pause estivale la semaine prochaine, à moins que l’euro joue les trouble-fêtes.

« Les deux prochaines semaines font partie des semaines les moins actives de l’année, à moins d’un événement majeur inattendu », résume auprès de l’AFP Alexandre Attal, un gérant de portefeuilles de Russell Investments France.

« Les séances à venir s’annoncent en effet plus calmes en terme d’indicateurs mais également de résultats d’entreprises puisque le gros de la saison sera passé », poursuit-il.

L’agenda n’est pas complètement vide avec la production industrielle ou la balance commerciale au Royaume-Uni et en Allemagne, et les publications de groupes comme Eon ou Thyssenkrupp à Francfort, pour autant le changement de rythme, après deux semaines très remplies, devrait être manifeste.

« Le prochain rendez-vous important sera la grand-messe des banquiers centraux à Jackson Hole (aux États-Unis) fin août » en attendant les réunions de la Banque centrale européenne, puis de la Réserve fédérale américaine en septembre, complète M. Attal.

Seule ombre potentielle au tableau, l’euro dont la vigueur inquiète les marchés ces derniers temps. Mercredi, la devise s’est hissée pour la première fois depuis janvier 2015 au-dessus de 1,19 dollar.

« Le marché des changes restera une source d’attention importante la semaine prochaine », estime en effet M. Attal en rappelant que le 18 mai, la monnaie unique valait 1,11 dollar.

– « Baume au cœur » –

« Toutes les bonnes nouvelles du côté des entreprises sont forcément nuancées par la hausse de l’euro qui peut peser sur les groupes exportateurs aux 3e et 4e trimestres 2017 », observe l’expert. Mais, nuance-t-il, « une hausse de 10% de l’euro ne peut pas altérer plus de 5% des bénéfices de la zone euro, donc l’impact reste limité ».

Cela a par contre clairement alimenté la prudence des investisseurs au cours de la semaine écoulée et ce malgré des résultats de bonne facture.

« Dans l’ensemble, les publications ont été plutôt bonnes », confirme M. Attal.

Pour autant, cela ne s’est pas vraiment traduit par une progression des indices et notamment du CAC 40 « qui a fait le yo-yo » pendant l’essentiel de la semaine, en grande partie à cause des inquiétudes liées au marché des changes, analyse-t-il.

La Bourse de Londres a pour sa part trouvé du soutien jeudi avec la baisse de la monnaie britannique, affaiblie après une réunion de la Banque d’Angleterre laissant penser aux investisseurs qu’une hausse des taux était moins probable cette année compte tenu de la faiblesse de l’économie et des incertitudes entourant le Brexit.

Outre les résultats, la semaine a aussi été riche en indicateurs avec en particulier des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis bien meilleurs que prévu. Une bonne nouvelle pour l’économie américaine qui a affaibli l’euro et redonné de l’entrain aux places européennes.

Avant cela, la zone euro n’avait pas été en reste avec une confirmation de la reprise économique au 2e trimestre, une baisse du chômage et une inflation stable.

« L’Europe a ainsi confirmé que d’un point de vue économique, elle tourne le dos à la crise », a noté auprès de l’AFP Vincent Juvyns, un stratégiste de JPMorgan AM, en évoquant notamment « un taux de chômage au plus bas niveau depuis 2009, de quoi donner du baume au cœur aux banquiers centraux, pendant leurs courtes vacances avant Jackson Hole ».

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