Pourquoi le Singapourien Olam n'a pas repris Necotrans

Et soudain Olam a décidé de réduire la voilure. Le géant singapourien du négoce qui envisageait initialement de mettre 80 millions d’euros sur la table pour reprendre les actifs portuaires de Necotrans a finalement formulé une offre ferme de 20 millions d’euros mi-juin. Proposition jugée « dérisoire » par le logisticien français placé en redressement judiciaire partiel le 29 juin. Dans les faits, Olam qui est présent en Afrique dans l’huile de palme ou les minoteries, a divisé par quatre son offre après avoir effectué un audit complet du groupe français, impacté par la chute des cours des matières premières. Selon cet audit, le futur acquéreur du logisticien français aurait à débourser plusieurs millions d’euros en rénovation de matériels, dont deux millions s’agissant du terminal polyvalent du port de Kribi (Cameroun) dont Necotrans, allié à KPMO, a obtenu en 2015 l’exploitation. Aussi, Necotrans et KPMO se seraient mis d’accord pour verser un ticket d’entrée de 30 millions d’euros aux autorités camerounaises pour remporter l’appel d’offres. Selon l’audit, il resterait à payer une vingtaine de millions d’euros.

Selon nos informations, 24 repreneurs potentiels se sont manifestés à ce jour auprès des administrateurs judiciaires en charge du dossier de reprise de Necotrans. Parmi eux, on dénombre quatre entreprises françaises dont le leader mondial du transport maritime, CMA CGM. Mais la concurrence est féroce. Outre Olam, le logisticien marocain Tanger Med (TMSA), le Japonais Mitsui&Co et le fonds d’investissements Abraaj se sont manifestés ces dernières semaines auprès de la banque d’affaires Rothschild, mandatée par Necotrans pour piloter une opération de cession. Et trois autres groupes – un Européen, un Africain et un autre à vocation plus internationale – ont directement sollicité Necotrans avec comme condition préalable que le groupe français soit placé en redressement judiciaire. Condition, plus sécurisante pour les futurs acheteurs, que Necotrans a acceptée fin juin. La décision devrait intervenir rapidement puisque le verdict du tribunal de commerce de Paris est attendu pour début août, après avoir ausculté les dossiers des repreneurs potentiels – ils ont jusqu’au 17 juillet pour se manifester auprès des administrateurs judiciaires.

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