Selon cette étude annuelle, réalisée par Kantar auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 13 000 ménages avec un taux de réponse de près de 70%, 43,4% des ménages français avaient un crédit, immobilier ou à la consommation, en 2022, le niveau le plus bas enregistré depuis la création de ce baromètre en 1989.

C’est surtout la part des crédits à la consommation qui a reculé, pour la cinquième année consécutive, passant de 24% en 2021 à 21,8%. Evoquant auprès de l’AFP « la montée des inquiétudes », Michel Mouillart, professeur d’économie qui a présenté les résultats de l’étude, a expliqué que « dans ce cas-là, ce sont les dépenses de consommation durable (voiture, équipement de la maison, travaux…) qui sont le plus rapidement et le plus nettement affectées ».

Le crédit immobilier également en légère baisse

La part des ménages détenant un crédit immobilier a également baissé, mais moins vite, passant de 30,6% en 2021 à 30,1% en 2022, soit son niveau de 2015. Une baisse qui peut notamment s’expliquer par la remontée rapide des taux et les difficultés rencontrées par les ménages pour l’accès au crédit immobilier ces derniers mois.

Et l’avenir n’est pas brillant dans l’esprit des sondés. Pour les six prochains mois, 3,9% des ménages ont l’intention de souscrire un nouveau crédit immobilier, contre 4,8% en 2021, soit une baisse de près de 20% en un an.Les intentions « descendent à leur niveau le plus bas depuis 1997, très en deçà de leur moyenne de longue période (4,8 %) », souligne l’étude.

Pourtant, 87,3% des ménages détenant un crédit assurent que le poids des charges de remboursement est « dans l’ensemble supportable », une des proportions les plus élevées de ces deux dernières décennies, souligne l’étude, et ce malgré l’inflation. « Les exigences d’apport personnel se sont considérablement accrues » et les ménages « doivent avoir une visibilité suffisante » concernant leur pouvoir d’achat pour s’engager dans un tel projet de long terme, ce qui est moins le cas dans le contexte actuel, souligne M. Mouillart.