Protection sociale pour les salariés d’Ile-de-France Mobilités

Ile-de-France Mobilités

Ile-de-France Mobilités (IDFM) a présenté ce mardi un projet censé garantir un certain niveau de protection sociale pour les salariés des lignes de bus ouvertes à la concurrence. IDFM veut ainsi éviter des conflits sociaux comme fin 2021 dans les bus opérés par Transdev. Entre septembre et novembre dernier, plusieurs mouvements sociaux avaient fortement perturbé des réseaux de bus en Seine-et-Marne, de nombreux conducteurs contestant la nouvelle organisation mise en place par Transdev après avoir remporté des appels d’offres dans le secteur. « La concurrence a transformé les conditions de travail », a reconnu la présidente de la région Ile-de-France et patronne de l’autorité organisatrice des transports en région parisienne, Valérie Pécresse (LR). Transdev a « poussé un peu loin les sujets organisation du travail » en demandant à ses agents de travailler « beaucoup, beaucoup plus, sans gagner plus », avait admis Laurent Probst, directeur général d’IDFM.

« Ces grèves ont durement éprouvé les voyageurs, les élèves et les parents d’élèves donc nous avons décidé de devenir la première autorité organisatrice des transports à mettre un cahier des exigences sociales dans les appels d’offres », a souligné Valérie Pécresse. La part du social dans ceux-ci est donc passée de 10 à 15% tandis que le critère financier a été redescendu de 45 à 40%, les performances techniques restant à 45% de la notation. Ce « cahier des exigences sociales » est le fruit du travail d’une mission confiée en octobre à Jean-Paul Bailly, ancien patron de la RATP et de La Poste, et Jean Grosset, ancien questeur du CESE, chargés de jouer les médiateurs pour faire cesser les grèves chez Transdev. Il comprend plusieurs engagements auxquels devront se soumettre les opérateurs souhaitant faire rouler des bus pour IDFM.

« Premier engagement: l’information devra être transparente et complète pour les salariés et leurs représentants, et ce bien en amont du transfert », a insisté Laurent Probst. Ensuite, « la modification des conditions de travail ne doit pas entrainer de dégradations sur les périmètres essentiels » comme les temps de pause ou les jours de repos, a-t-il ajouté. Les rémunérations devront aussi être garanties et « si on travaille plus, on doit gagner plus ». Enfin, IDFM promet qu’elle suivra « la qualité de la gestion des ressources humaines » en nouant « un dialogue continu avec les syndicats et les opérateurs », a assuré Valérie Pécresse. Ce dispositif sera mis en place sur le réseau Optile (grande et moyenne couronne) dont 18 lots sur 37 ont déjà été attribués. Il a vocation a être adapté à Paris et sa petite couronne –sur l’actuel monopole de la RATP– dont l’ouverture à la concurrence est prévue pour 2024.