Réacteurs: reprise progressive de la production chez Areva au Creusot

La forge de l'usine Areva du Creusot, le 11 janvier 2017-AFP/Archives/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK La forge de l’usine Areva du Creusot, le 11 janvier 2017-AFP/Archives/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

La production de l’usine Areva du Creusot, interrompue en 2016 à la suite d’irrégularités, a repris avec la coulée d’un élément destiné à la future centrale nucléaire d’Hinkley Point en Angleterre, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

« Des opérations de forgeage d’un composant destiné à un client nucléaire ont démarré cette semaine à l’usine de Creusot Forge. Il s’agit d’une pièce qui va faire l’objet d’analyses et d’essais afin de valider le processus de fabrication », a déclaré un porte-parole d’Areva NP (activité réacteurs nucléaires), interrogé par l’AFP, confirmant des informations du Journal de Saône-et-Loire.

Il ne s’agit toutefois que d’une « étape » dans le cadre d’un « plan d’amélioration » et de « reprise des fabrications pour des clients nucléaires qui a débuté en 2016 », a-t-il souligné.

Selon Patrick Merliaud, secrétaire CFDT du comité d’établissement de Creusot Forge, la pièce produite est destinée « au programme Hinkley Point », deux réacteurs nucléaires EPR construits par EDF, dont le coût à été réévalué à la hausse de plus de 1,8 milliard d’euros.

L’électricien a également évoqué un « risque » de retard de 15 mois pour le premier réacteur et de 9 mois pour le second.

A l’instar de Jean-Luc Mercier, délégué CGT sur le site, M. Merliaud a confirmé qu’une « première coulée de branche » est intervenue le 18 juillet destinée au projet Hinkley Point et qu’une deuxième est espérée « à la rentrée », si la première a donné satisfaction.

« EDF a validé le processus de fabrication. L’ASN (l’Autorité de sûreté nucléaire) devrait à son tour le valider aux environs du 15 septembre au vu de ses analyses », a assuré M. Mercier à l’AFP.

« C’est très positif pour les (270) salariés du site qui se demandaient ce qu’ils allaient devenir. C’est aussi un premier maillon qui relance toute l’activité de fabrication (des réacteurs), impliquant deux autres sites, Saint-Marcel et Chalon Services, soit 2.000 à 2.300 salariés au total sur les trois sites », s’est-il félicité.

« C’est un vrai nouveau départ » mais, comme « les produits sont assez longs à mettre en place », il faudra « une bonne année » avant que le site ne tourne à nouveau à plein régime, a déclaré M. Merliaud.

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