Restauration: le label « Fait maison » sera plus simple

La secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat Carole Delga a annoncé mardi à l’AFP un renforcement et une simplification des conditions d’application du « fait maison », un label lancé en juillet qui se heurte encore aux réticences des restaurateurs et aux doutes des consommateurs.

A l’issue d’une réunion de concertation avec la filière de la restauration, qui regroupe toutes les parties prenantes du secteur, Carole Delga a annoncé que le décret « fait maison », publié le 13 juillet dernier, sera simplifié pour être plus accessible aux restaurateurs et mieux prendre en compte les attentes des consommateurs.

« Les deux objectifs de ce décret révisé sont de reconnaître la cuisine des plats faite sur place et de donner un gage de transparence et de crédibilité au consommateur sur l’authenticité de la cuisine réalisée par le restaurateur », a-t-elle déclaré. Elle a admis que la première version du décret était peut-être « un peu trop complexe dans la rédaction » et qu’elle « ne suscitait pas la confiance du fait de toutes les exceptions qui étaient listées ».

Raccourci, le décret modificatif sera publié d’ici fin avril.

Fini la mention « produits bruts »

Parmi les changements, le nouveau texte n’évoque plus les « produits bruts » mentionnés dans la première version pour composer des plats « faits maison ». Sont désormais considérés comme « faits maison » les plats élaborés à partir de « produits crus » transformés sur place, ce afin d’éviter que des produits industriels pré-cuits, comme les légumes surgelés, puissent entrer dans la composition d’un plat « fait maison ».

Les pommes de terre, qui devaient auparavant obligatoirement être épluchées sur place, ne font plus l’objet d’un traitement particulier.

La liste des exceptions est par ailleurs simplifiée. Les charcuteries, les pâtes ou le pain y figurent toujours mais les dérogations correspondent uniquement aux produits que le consommateur ne s’attend pas à voir préparés en cuisine. La pâte feuilletée sort donc de la liste.

Par ailleurs, si le restaurateur souhaite utiliser une marque connue de produit préparé dans la composition d’un plat, il indiquera la partie du plat « faite maison » et mentionnera le nom de la marque du produit qui l’accompagne.

Le décret modificatif renforce également les règles pour éviter la cuisine d’assemblage, l’une des principales critiques faites au « fait maison ».

Un plat labellisé ne pourra plus être le fruit d’exceptions, comme par exemple un plat de charcuteries.

Les restaurateurs n’auront plus l’obligation d’apposer sur leur carte la phrase « Les plats ‘faits maison’ sont élaborés sur place à partir de produits bruts ». Ils devront simplement apposer le logo, composé d’une casserole sur lequel est posé un toit de maison.

Selon un dernier bilan de la Direction générale des entreprises (DGE), moins de 10% des établissements de restauration commerciale indépendante indiqueraient aujourd’hui cette mention.

(Avec AFP)


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