Safran: réduction des effectifs français par des départs volontaires, selon les syndicats

Un accord pour réduire les effectifs en France du groupe Safran via des départs volontaires, dont des départs anticipés à la retraite, sans préciser leur nombre, a été approuvé vendredi par trois syndicats du motoriste et équipementier aéronautique, a-t-on appris auprès de ceux-ci.

Ces syndicats, la CFE-CGC, la CFDT et FO, totalisent ensemble plus de 75% de représentativité syndicale. Ils valident donc à eux trois cet accord. Selon une source syndicale, la CGT devait consulter ses structures jusqu’à la signature du texte, prévue mercredi.

Dans cet accord, valable jusqu’à fin 2021, il est stipulé qu’il n’y aura « aucun licenciement sec pendant sa durée de 18 mois et aucune mobilité forcée », a précisé à l’AFP Daniel Barberot de FO. Ce texte « préserve l’emploi et nos acquis sociaux », notamment « la feuille de paie », a-t-il ajouté.

Safran, qui compte « 45.000 salariés en France », devrait supprimer « environ 3.000 postes » via des départs accélérés à la retraite, « en avançant à cette année et à 2021 des départs qui auraient pu avoir lieu plus tard », a indiqué à l’AFP Anne Vitali de la CFDT. Cette estimation de 3.000 emplois est basée sur « la pyramide des âges des deux/trois ans à venir », a expliqué Patrick Potacsek de la CFE-CGC.

Pour encourager les salariés à prendre plus tôt leur retraite, l’accord prévoit des mesures incitatives en majorant l’indemnité de départ, avec ou sans rachat de trimestres. Il est aussi prévu des aides financières pour des départs volontaires du groupe pour création ou reprise d’entreprise, ou encore pour suivre une formation.

Saluant dans un communiqué un « accord qui sauvegarde l’emploi », grâce à « un ensemble de mesures temporaires » pour « faire face à (une) situation exceptionnelle » de crise dans l’industrie aéronautique, la CFE-CGC a estimé que ce texte démontrait qu' »une alternative aux licenciements massifs est toujours possible ».

La CFDT « se félicite » également d’un accord conçu « pour protéger les emplois d’aujourd’hui et préparer les emplois de demain ». Le texte prévoit notamment que « le recours à l’activité partielle de longue durée (APLD) jusqu’à fin 2022 concernera 6.000 salariés, au gré des besoins de chaque société du groupe », note le syndicat dans un communiqué.

« Principal outil de régulation » des surcapacités de production, l’APLD « permet d’éviter toutes les suppressions d’emplois en dehors des mobilités et départs en retraite souhaités », poursuit la CFDT. Ce dispositif va « garantir 93% du salaire net des salariés qui seront en activité partielle au maximum à 40% », a détaillé M. Barberot.

L’accord prévoit aussi « l’embauche de 300 jeunes diplômés et de 350 à 450 apprentis », a-t-il souligné.

Outre les aides aux départs volontaires, l’accord propose des mesures d’aide à la mobilité interne (aide au logement, formation), ainsi que des aides financières pour les congés sabbatiques, congés de proche aidant ou congés humanitaires.

En dehors de l’Hexagone, « Safran a licencié depuis mars 10.000 salariés dans le monde, dont 3.000 aux États-Unis, 3.000 au Mexique et un millier au Royaume-Uni », a indiqué M. Barberot.

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